Le constructeur naval DCNS poursuit son redressement

L’année 2014 n’avait pas été bonne pour le constructeur naval DCNS, avec un perte financière de 347,3 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires d’un peu plus de 3 milliards d’euros. Cette mauvaise performance, malgré un carnet de commande solide, s’expliquait par des difficultés liées au projet de réacteur nucléaire de recherche « Jules Horowitz » (dont il a négocié sa sortie auprès de Commissariat à l’énergie atomique) et au programme de sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) « Barracuda ».

En 2015, DCNS adopta un plan stratégique visant à accroître sa rentabilité et sa compétitivité tout en fixant l’objectif d’atteindre les 5 milliards de chiffre d’affaires annuels d’ici 10 ans. A priori, les mesures décidées à cette époque commencent à porter leurs fruits.

En effet, le groupe a annoncé une nette amélioration de ses résultats au titre de l’excercice 2016. Ainsi, son chiffre d’affaires a progressé de 5%, pour s’établir à 3,2 milliards d’euros. Mais le spectaculaire reste la hausse de son bénéfice net, ce dernier ayant bondi de 50% pour atteindre les 87,5 millions d’euros.

« Les résultats de l’exercice 2016 sont en ligne, pour la deuxième année consécutive, avec les objectifs annoncés en début d’année », a commenté Hervé Guillou, le Pdg de DCNS. « L’amélioration significative de notre rentabilité opérationnelle se poursuit et confirme que nous progressons dans la maîtrise opérationnelle de nos contrats et que notre plan d’amélioration contribue positivement à notre activité », a-t-il ajouté.

Enfin, il s’agit pour M. Guillou de maintenir, en 2017, « cette dynamique vertueuse » et de continuer les « efforts pour encore améliorer nos résultats et dégager les ressources de notre développement ».

Cela étant, les prises de commandes enregistrées par le groupe en 2016 et qui s’élèvent à 2,6 milliards d’euros (dont 28 % à l’international) sont en recul par rapport à l’année précédente. Le revers subi au Qatar, où son concurrent Fincantieri lui a soufflé un marché portant sur la réalisation de corvettes, explique en partie ce recul. Et la commande concernant les 12 sous-marins Shortfin Barracuda destinés à l’Australie n’est pas encore entrée en vigueur, à l’exception d’un contrat de 300 millions d’euros.

Enfin, il reste à voir si le constructeur naval livrera dans les temps, c’est à dire en 2019, le premier SNA de type Barracuda, qui aurait dû être pris en compte par la Marine nationale dès cette année. Lors d’une audition au Sénat, le Délégué général pour l’armement (DGA), Laurent Collet-Billon, avait évoqué un « problème de qualité de travail à laquelle DCNS doit remédier de manière volontariste. »

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