Un simple rappel à la loi pour avoir gêné l’équipage d’un hélicoptère Tigre avec un laser

Le 13 décembre 2016, le 4e Régiment d’Hélicoptères des Forces spéciales (RHFS) et le 1er Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa) ont mené un exercice conjoint dans l’agglomération d’Auch.

L’objectif, avait alors expliqué l’armée de Terre, était « d’éprouver la mise en œuvre des capacités en agglomération selon un scénario qui nécessitait un contexte diversifié. » Et la préfecture du Gers avaut « tous les atouts pour répondre aux attentes […] : un centre historique aux rues étroites, des quartiers résidentiels, des zones commerciales et industrielles, des installations sportives et un aéroport en périphérie. »

Seulement, à lire certains commentaires postés sur la page Facebook de la mairie d’Auch, cette manoeuvre en a dérangé plus d’un. En cause? Le bruit des hélicoptères au-dessus la ville. « S’ils pouvaient passer dans la journée et pas la nuit en semaine! Ce serait très bien, car le bruit a empêché mes enfants de dormir et ca a duré une bonne partie de la nuit. Donc il faudrait que ça ne se renouvelle pas trop souvent », a réagi une Auscitaine.

Mais ce soir-là, plutôt que poster un commentaire sur Facebook, une habitante a pointé un laser de couleur verte, de classe 3, en direction d’un hélicoptère d’attaque Tigre. Ce qui a évidemment gêné l’équipage dans sa manoeuvre, au risque de le mettre en danger.

Une plainte a été déposée dès le lendemain auprès de la brigade de gendarmerie de l’Air de Mont-de-Marsan. C’est ainsi qu’une septuagénaire, qui a reconnu les faits, a eu affaire avec la justice.

Selon l’article 68 de la Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI), l’achat, la détention ou l’utilisation d’un laser de classe supérieure à 2 est passible d’une peine de 6 mois d’emprisonnement et de 7.500 euros d’amende. Aussi, la septuagénaire risquait gros. Finalement, nous apprend la Dépêche du Midi, la justice a été clémente à son égard puisque cette dernière s’est seulement vue signifier un « rappel à la loi pour entrave à la circulation aérienne ».

Dans le même temps, les gendarmes de l’Air de Mont-de-Marsan ont diffusé un communiqué dans lequel ils déplorent « une recrudescence d’actes d’illuminations envers les aéronefs dans le Sud-Ouest » et alertent sur les risques liés à l’usage de ces lasers.

Cela étant, en janvier 2012, un sexagénaire avait aussi eu une peine légère pour des faits similaires (mais répétés). Excédé par le passage des hélicoptères de l’École de l’Aviation légère de l’Armée de terre de Cannet-des-Maures (Var) au-dessus de sa maison, il aveuglait les équipages avec une lampe torche hype-puissante. Poursuivi pour « mise en danger d’autrui » et « entrave à la navigation ou à la circulation d’un aéronef », il avait écopé de 600 euros d’amende dans le cadre de la procédure de « plaider coupable ».

Dans d’autres pays, les peines pour ce genre de délit peuvent être lourdes. Au Canada, un jeune homme de 17 ans arrêté à Saguenay, en septembre, pour avoir pointé un laser en direction d’un avion de combat CF-18 Hornet, risquait gros. Selon la presse canadienne, « les sanctions prévues à la Loi sur l’aéronautique peuvent atteindre 100.000 $ en amende et jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. »

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