Confusion autour des futurs avions embarqués de la marine indienne

Cette semaine, Éric Trappier, le Pdg de Dassault Aviation, a indiqué que le Rafale Marine serait proposé à la marine indienne dans le cadre de son programme Multi Role Carrier Borne Fighters (MRCBF), qui vise à acquérir 57 avions de combat multirôles embarqués.

« Nous sommes les seuls à avoir proposé strictement le même avion pour notre armée de l’Air et notre marine », a souligné M. Trappier. Un argument susceptible de séduire l’état-major indien après la commande de 36 Rafale pour les besoins de l’Indian Air Force. Qui plus est, Dassault Aviation n’exclurait pas de produire son avion en Inde dans le cas de nouvelles commandes.

Le programme MRCBF n’en est pour l’instant qu’au stade d’une demande d’informations (RFI) adressée aux constructeurs susceptibles de répondre aux spécifications définies par la marine indienne. Voire plus étant donné que Saab, qui n’a pas d’expérience en matière d’avions embarqués, a l’intention de proposer une version navale de son JAS 39 Gripen E/F, ce qui a de quoi laisser dubitatif…

La procédure a été lancée par la marine indienne après sa décision d’arrêter le projet visant à mettre au point une version navale du HAL Tejas, un appareil de conception locale dont le développement a commencé il y a plus de 30 ans.

En décembre, l’amiral Sunil Lanba, le chef d’état-major de la marine indienne, avait expliqué que le développement de la version navale du HAL Tejas ne respectait pas l’échéancier et que l’appareil de répondait pas aux exigences exprimées par ses services. « Nous devons chercher un avion de remplacement pour garder notre capacité de combat », avait-il dit. Toutefois, « nous allons continuer à soutenir l’Agence de développement aéronautique (ADA) pour la mise au point d’un chasseur embarqué indigène », avait-il ajouté.

Plus tard, l’on apprenait que la marine indienne ne voulait plus du HAL Tejas, jugé trop lourd pour opérer depuis le pont d’un porte-avions. Ce qu’a contesté le ministre indien de la Défense, Manohar Parrikar. « Il est faux de dire que la marine ne supporte pas le LCA [autre nom du Tejas, ndlr]. Elle le soutient vivement. Et le gouvernement aussi. Vous avez été mal informés par un lobby interne », a-t-il lancé lors du salon AeroIndia 2017.

« Ce que la marine veut, c’est un modèle différent et elle pense qu’un avion bimoteur sera meilleur. Si nous allons dans le sens de ce que veut la marine, la version navale du LCA [monomoteur, ndlr] devra être testée avec succès, ce qu’elle a accepté », a continué M. Parrikar, évoquant, entre autres, la nécessité de renforcer le train d’atterrissage du Tejas. La « marine est en faveur du programme LCA, elle y a apporté une contribution financière », a-t-il insisté. Étant donné qu’il est très compliqué de faire une version navale d’un avion classique (il vaut mieux faire l’inverse), on voit mal comment le HAL Tejas pourrait, un jour, être mis en oeuvre depuis un porte-avions….

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]