Saab propose à la marine indienne une version navale de son avion de combat Gripen E/F

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Dans le cadre de son programme Multi Role Carrier Borne Fighters (MRCBF), la marine indienne a émis, en janvier, une demande d’informations (RFI) visant à acquérir 57 avions de combat embarqués, capables d’assurer des missions de défense aérienne, de frappe, de reconnaissance, de ravitaillement en vol (configuration « nounou ») et de guerre électronique.

Déjà que la liste de candidats potentiels n’est pas longue, la marine indienne a une autre exigence : l’avion qu’elle souhaite devra pourvoir être mis en oeuvre depuis un porte-avions en configuration STOBAR (Short Take-Off But Arrested Recovery) ou CATOBAR (Catapult Assisted Take-Off Barrier Arrested Recovery).

Peu d’avions sont susceptibles de cocher toutes les cases. Côté russe, il y aurait bien le MiG-29K et le Su-33 Flanker. Mais, a priori, ils ne correspondent pas aux besoins exprimés par la marine indienne. Le J-15 « Flying Shark » chinois peut être écarté sans peine. Il reste donc le F-35C de Lockheed-Martin, la famille des F/A-18 (Super Hornet et Advanced) de Boeing et le Rafale M de Dassault Aviation. Dans le lot, seuls les deux derniers sont « combat proven », c’est à dire qu’ils ont déjà démontrer toute leur efficacité au combat.

Seulement, un autre constructeur a bien l’intention de se faire une place sur ce marché : le suédois Saab, très offensif en Inde, a en effet proposé à la marine indienne une version navale de son JAS-39 Gripen E, appelée « Gripen M ». Du moins, c’est ce qu’a affirmé, le 10 février, Tony Ogilvy, un directeur du marketing chez l’industriel.

Ce Gripen M (autrefois appelé Sea Gripen) sera capable d’être embarqué à bord d’un porte-avions en configuration STOBAR ou CATOBAR. « C’est une exigence spécifiée par la marine » indienne, a insisté M. Ogilvy. En outre, cet avion aura un « faible ecombrement », similaire à celui d’un « Sea Harrier », ce qui signifie qu’un escadron complet peut facilement embarquer sur un porte-avions de taille moyenne », a-t-il aussi fait valoir.

Cela commence à faire longtemps que Saab parle d’une variante navale de son Gripen. Il en était déjà question en 2010, au Brésil, dont la marine met en oeuvre le Sao Paulo (ex-Foch). Pour autant, aucun démonstrateur n’a pris l’air depuis… Toutefois, M. Ogilvy a assuré que ça ne saurait tarder. « Nous avons un modèle homologué pour le Gripen-M. Nous devons aller maintenant vers la construction d’un prototype », a-t-il dit.

Si la candidature de Saab pour le programme indien visant à acquérir 200-250 exemplaires d’un avion de combat monomoteur est sérieuse (notamment en raison de l’étendue des transferts industriels et technologiques consentis), l’on ne peut être que dubitatif sur ce projet de Gripen M.

D’une part, parce que la Suède n’a pas d’expérience en matière de capacités aéronavales. D’autre part, parce qu’il ne suffit pas de dire que la cellule d’un avion est « robuste » pour en faire un chasseur embarqué. Pour cela, il faut modifier 80% de l’appareil, à commencer par son train avant, qui obligatoirement être renforcé pour la phase de catapultage (et c’est plus simple à dire qu’à faire!).

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