L’écart technologique entre les capacités militaires occidentales et chinoise se réduit

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Qui aurait dit, à l’aube des années 2000, que la Chine mettrait au point non pas un mais deux avions de combat dits de 5e génération, en l’occurrence le J-20 et le J-31? Et qu’elle développerait des drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) ainsi que le Wu-14, une arme hypersonique?

D’où le constat fait par le rapport annuel de l’Institut international pour les études stratégiques (IISS). « La supériorité technologique militaire de l’Occident, qui était considérée comme acquise, est de plus en plus contestée », a résumé John Chipman, le directeur de ce centre de réflexion basé à Londres.

Cette tendance n’est pas prête de s’inverser. Alors que, en 2016, sous l’effet de la chute des cours du pétrole, qui a affecté le Moyen-Orient, elles ont diminué de 0,4% au niveau mondial, les dépenses militaires ont continué de progresser en Asie, à un rythme annuel de 5 à 6% en moyenne. Et, cela grâce à la Chine, dont le budget de la Défense s’est élevé, l’an passé, à 145 milliards de dollars. Ce montant représente le tiers des dépenses militaires consenties par l’ensemble des pays asiatiques.

« Dans certains domaines, notamment celui des capacités aériennes, la Chine semble s’orienter vers une quasi parité avec l’Ouest », a noté M. Chipman. Cependant, pour nuancer ce propos, il faut rappeler que le point faible de l’industrie aéronautique chinoise reste le développement de moteurs pour ses avions, le Chengdu J-20 étant par exemple doté de deux Saturn AL-31 d’origine russe.

Quoi qu’il en soit, la Chine ne se contente plus de copier les matériels acquis auprès de la Russie (et de l’URSS autrefois). Désormais, souligne l’IISS, elle « possède aujourd’hui ses propres circuits de recherche, de développement et de construction » et « commence aussi à vendre ses armements à l’étranger. » Ce saut qualitatif explique aussi la réforme actuellement en cours au sein de l’Armée populaire de libération (APL), laquelle doit réduire ses effectifs de 300.000 personnels.

Par ailleurs, le rapport note que, pour les pays d’Europe de l’Est et du Nord, la Russie reste encore « la principale source d’inquiétude ». D’où la hausse des budgets militaires observée dans ces régions, d’autant plus que Moscou continue de renouveler ses armements. Mais, estime l’IISS, « la poursuite de cet effort dépendra de la capacité de la Russie à financer des programmes de recherche et de développement qui coûtent cher. »

D’après lui, le budget militaire russe a diminué entre 2015 et 2016, passant de 66,1 à 58,9 milliards de dollars. Et cela, à cause de la baisse des cours du pétrole et des sanctions économiques imposées dans le cadre de l’affaire ukrainienne.

Enfin, l’IISS indique que les pays de l’Otan ont globalement augmenté leurs dépenses militaires, mais à une « échelle modeste ». Excepté les États-Unis, seulement deux membres européens ont atteint l’objectif d’allouer 2% de leur PIB à leurs forces armées : l’Estonie et la Grèce. Cependant, le ministère britannique de la Défense a marqué son désaccord avec les calculs du centre de réflexion londonien, pour qui le Royaume-Uni consacre 1,96% de sa richesse à son effort militaire. Cet écart s’explique par une méthodologie différente, selon que l’on prenne les données fournies par le Fonds monétaire internationale (FMI) ou par la Banque Mondiale.

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