Le jihadiste français Rachid Kassim a été visé par une frappe américaine, près de Mossoul

kassim-20170211L’assassinat d’un couple de fonctionnaires de la police, à Magnanville, et celui d’un prêtre à Saint-Étienne-du-Rouvray ont un point commun : ils ont tous les deux été inspirés par Rachid Kassim, un jihadiste français de l’État islamique (EI ou Daesh). On retrouve aussi son nom dans plusieurs autres affaires, comme celle de l’attentat à la bonbonne de gaz déjoué in extremis, à Paris, en septembre dernier.

Originaire de Roanne, Rachid Kassim est connu pour recruter des candidats au jihad via les réseaux sociaux, en particulier via Telegram. Et il leur propose deux choix : rejoindre le « califat » ou mener des actions terroristes en France. Il est en outre apparu sur plusieurs vidéos de propagande de l’EI. Sur l’une d’entre-elles, on le voit décapiter un prisonnier après avoir fait les louanges de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, l’auteur de l’attentat de Nice (86 morts, le 14 juillet 2016).

Cela va sans doute relancer le débat sur les « exécutions » extra-judiciaires, avec la désormais habituelle confusion autour des opérations « Homo » (qui relèvent, faut-il le rappeler, de la seule DGSE)… En effet, le Pentagone a indiqué, le 10 février, que la coalition anti-jihadiste avait visé Rachid Kassim lors d’une frappe effectuée au cours des « dernières 72 heures » dans les environs de Mossoul.

« Nous sommes en train d’évaluer les résultats » de cette frappe, a précisé le commandant Adrian Rankine-Galloway, un porte-parole du Pentagone. D’après CNN, le raid a été effectué par un drone américain.

Officiellement, les autorités militaires américaines se disent donc prudentes sur le sord de Rachid Kassim. Mais, toujours selon CNN, qui a reçu les confidences d’un cadre du Pentagone, la frappe a été un « succès ». En France, un haut responsable de la lutte anti-terroriste a aussi estimé que le jihadiste est « probablement » mort. « Nous n’avons pas de confirmation absolue, mais une probable certitude », a-t-il dit, rapporte l’AFP.

En la matière, il convient d’être prudent, d’autant plus que l’EI n’a pas confirmé, de son côté, le sort de Kassim. En outre, il est déjà arrivé de voir des jihadistes refaire surface alors qu’ils avaient été donnés pour morts. Le cas de Mokhtar Belmokhtar, l’émir d’al-Mourabitoune, au Sahel, en est l’illustration.

Cela étant, ces dernières semaines, plusieurs cadres de l’EI ayant appelé à attaquer à la France ont été visés par des frappes américaines (comme, d’ailleurs, les cadres d’al-Qaïda dans la Péninsule arabique qui revendiquèrent l’attentat contre Charlie Hebdo). C’est le cas de Boubaker el-Hakim, de Sammy Djedou, de Walid Haman et de Salah-Eddine Gourmat (dit Ichigo Turn), proche d’Abou Mohammed al-Adnani, le responsable de la coordination des opérations extérieures de l’EI.

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