Le porte-avions Charles de Gaulle a rejoint le bassin Vauban pour sa refonte

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Préparée depuis plusieurs années par la Direction Générale de l’Armement (DGA) et le Service de Soutien de la Flotte en relation avec DCNS, la refonte à mi-vie du porte-avions Charles de Gaulle va pouvoir commencer, le navire amiral de la Marine nationale ayant rejoint, ce 8 février, le bassin Vauban de la base navale de Toulon, où il sera immobilisé pendant au moins 18 mois.

Faire entrer un bâtiment aussi imposant dans un bassin de 165 mètres de long pour 45 mètres de large est une manoeuvre relativement délicate. Pour cela, il aura fallu une dizaine de remorqueurs et le concours d’une quinzaine de plongeurs, chargés de reliver le navire à une cinquantaine de câbles.

Ce chantier mobilisera en moyenne 2.000 techniciens par jour. Et la charge de travail est immense puisque, par rapport au premier arrêt technique majeur (ATM) du Charles-de-Gaulle, en 2007, cette refonte compte plus de deux fois plus de lignes de travaux (200.000 contre 80.000 pour être précis).

En premier lieu, il s’agira de redonner du potentiel au porte-avions, en réalisant son maintien en condition opérationnelle décennal. Cela consistera à vérifier les chaufferies, les machines et les lignes d’arbres, remplacer le combustible de ses réacteurs nucléaires et assurer les travaux de maintenance sur les catapultes.

Mais l’objectif de cette refonte est d’améliorer les capacités de combat du Charles-de-Gaulle. Même si ces équipements ont encore démontré leur fiabilité lors de son dernier déploiement en Méditerranée orientale dans le cadre de l’opération Chammal, leur conception est ancienne et certains de leurs composants de sont plus fabriqués, ce qui posera, à terme un problème d’approvisionnement. En outre, il faut évidemment tenir compte des dernières évolutions technologiques.

Aussi, son Système d’exploitation navale des informations tactiques (SENIT-8) sera modernisé avec l’intégration de nouveaux composants. Il est également question de doter le porte-avions de nouveaux réseaux informatiques – avec un accent mis sur la désormais incontournable cybersécurité – et de rénover de fond en comble son central opérations avec de nouveaux écrans et consoles et l’installation d’une table tactique numérique.

En outre, Sagem va moderniser le Système Inertiel de Navigation et d’Alignement (SINA) en substituant aux actuelles centrales inertielles d’origine à cardans (MiniCIN) des modèles à très haute précision de type SIGMA 40 à gyrolaser.

Dans le même temps, de nouveaux capteurs seront installés. Le radar de veille 3D SMART-S de Thales remplacera le modèle DRBJ-11B. Même chose pour les radars de navigation DRBN-34, qui laisseront la place à 2 radars SCANTER 6000, fourni par la société danoise Terma.

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Le porte-avions se verra doter du système optronique multifonction EOMS NG, qui, développé par Safran, réunit dans un seul équipement une veille infrarouge de type IRST (InfraRed Search and Track) et un conduite de tir électro-optique. Ce dernier viendra compléter le système panoramique ARTEMIS de Thales, qui, grâce à une caméra infrarouge à technologie refroidie, permet de détecter, poursuivre et détecter automatiquement jusqu’à 200 objectifs simultanés à courte et moyenne distance (même les avions de combat volant à très basse altitude et les missiles supersoniques à vol rasant).

Mais, alors que les « Super Étendard Modernisés » (SEM) ont replié leurs ailes, cette refonte marquera surtout le passage au « tout Rafale ». Là, il s’agira d’optimiser l’espace disponible afin de pouvoir accueillir jusqu’à 30 Rafale M pour une mission longue durée, ainsi que 2 avions de guet aérien E2-C Hawkeye et 3 ou 4 hélicoptères Caïman NFH. Plusieurs équipements seront là aussi remplacés, comme les installations d’aides à l’appontage et les systèmes de trajectographie.

À l’issue de ce chantier, dont le coût est de plus de 1,3 milliards d’euros, le porte-avions Charles de Gaulle devrait pouvoir rester en service jusqu’en 2041.

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