Renault Trucks Defense aiguise les appétits

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Le groupe Renault Trucks Defense (RTD), qui contrôle Panhard et Acmat, est l’un des principaux fournisseurs du ministère français de la Défense, ce qui lui donne une importance d’autant plus stratégique que, aux côtés de Nexter et de Thales, il est impliqué dans le programme Scorpion, lequel vise à renouveler une grande partie des véhicules de l’armée de Terre.

Or, son propriétaire, le groupe suédois Volvo, a annoncé son intention de se séparer de sa division « Governement Sales » (VGGS), qui concentre l’ensemble de ses filiales liées au secteur de l’armement. Et, visiblement, cette vente annoncée, pour laquelle la banque Rothschild & Co s’est vu confier un mandat, aiguise les appétits.

Mais il n’est pas question pour le gouvernement français, qui aura son mot à dire sur la décision que prendra Volvo Group, que cette « vente ne se fasse au détriment de nos intérêts », comme l’a indiqué Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense.

Ce dernier, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, en novembre, avait dit « réfléchir à la possibilité de renforcer par ce biais notre industrie française » et évoqué « plusieurs pistes de travail ». Et, a priori, le scénario idéal serait une reprise de Renault Trucks Defense par le groupe franco-allemand KNDS, né de l’alliance entre Krauss-Maffei Wegmann et Nexter Systems.

A priori, la partie allemande serait favorable à la reprise de RTD, même si, à première vue, une telle opération est de nature à modifier les équilibres au sein de KNDS au profit des Français. « Nous apprécierons beaucoup que cette affaire soit dans nos mains », aurait affirmé Frank Haun, le co-président du groupe franco-allemand.

Seulement, Volvo Group n’a nullement l’intention de brader sa division « défense », qui représente environ 500 millions d’euros de revenus annuels et dont le carnet de commandes n’a sans doute jamais été aussi bien rempli qu’actuellement. Et il est donc dans son intérêt que KNDS ne soit pas le seul prétendant à la reprise de ses activités dans le domaine de l’armement.

D’après l’agence Bloomberg, des grands noms de l’industrie de la défense sont sur les rangs. Ainsi, le britannique BAE Systems et l’américain General Dynamics sont évoqués, de même que le belge CMI Group, spécialiste des systèmes tourelle-canon et des simulateurs, qui compte d’ailleurs RTD parmi ses clients. Le groupe allemand Rheinmetall est aussi cité par la rumeur, de même que des fonds d’investissement. Mais, ces derniers n’ont quasiment aucune chance pour le moment étant donné que Paris ne veut pas d’une telle solution.

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