L’Otan renouvelle son offre d’aider le gouvernement libyen d’union nationale dans le domaine militaire

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Lancée en juin 2015 par l’Union européenne, l’opération navale EUNAVFOR Sophia n’est pas un succès. Du moins pour le moment. En effet, elle n’a pas permis de tarir le flux de migrants qui tentent de traverser la Méditerranée depuis le littoral libyen et le modèle économique des trafiquants n’a pas été « cassé », comme l’avait assuré Federica Mogherini, la Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

Du coup, le problème reste entier. Et pour le résoudre, il faudrait que les navires européens soient autorisés à opérer dans les eaux territoriales libyennes. Et, visiblement, ce n’est pas prêt d’arriver. Aussi, des mesures supplémentaires seront discutées à l’occasion du Conseil européen qui se tiendra à La Valette (Malte), le 3 février. L’une d’entre elles propose de renforcer le soutien de l’UE à la formation des gardes-côtes libyens en y allouant des fonds supplémentaires.

Seulement, tant que le pouvoir en Libye sera revendiqué par au moins deux gouvernements rivaux (celui d’Union nationale, installé à Tripoli et celui établi à Baïda, dans l’est, avec le soutien du maréchal Khalifa Haftar), il apparaît compliqué d’avancer sur ce dossier. Cela étant, l’Otan, par la voix de son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a proposé d’appuyer l’UE pour accélérer la formation des gardes-côtes libyens.

« Si cela nous est demandé, nous pourrions aussi soutenir les efforts de l’UE pour renforcer la Garde côtière et la Marine libyennes. Cela pourrait contribuer à chasser de Méditerranée la contrebande et l’activité terroriste, ce qui est une priorité stratégique pour l’Otan et nos partenaires en Afrique du Nord », a en effet affirmé M. Stoltenberg, alors qu’il recevait, à Bruxelles, Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement libyen d’union nationale (GNA), dont l’autorité est fortement remise en cause, malgré qu’il soit reconnu (officiellement) par la communauté internationale et soutenu par les Nations unies.

À vrai dire, le sentiment que l’on peut avoir est que l’on tourne en rond… En juin 2016, M. Stoltenberg avait déjà proposé à Mohamed Taha Siala, le ministre des Affaires étrangères du GNA, l’aide de l’Otan dans les domaines de la défense et de la sécurité. Puis cette offre fut encore réaffirmée un mois plus tard, lors du sommet de Varsovie. Et elle vient de l’être à nouveau.

« L’Otan se tient prête à assister la Libye dans la construction d’institutions de sécurité et de défense efficaces », a en effet assuré M. Stoltenberg devant M. al-Sarraj. Et de préciser que cette aide pourrait prendre la forme de « conseils » afin d’établir « un ministère de la Défense moderne » et des « des services de sécurité et de renseignement qui seraient contrôlés par le pouvoir politique. »

En revanche, s’agissant du renforcement des gardes-côtes libyens, M. Stoltenberg s’est voulu plus prudent en affirmant qu’il faudrait d’abord « discuter de la meilleure manière de le faire. »

Cela étant, M. al-Sarraj a ouvert la porte à la possibilité de laisser les navires européens opérer dans les eaux territoriales libyennes. Pour cela, a-t-il dit, il faudrait « un accord entre la Marine libyenne et les parties qui le voudraient. » Mais tant que l’unité politique n’est pas faite en Libye, cela a peu de chances d’arriver.

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