Libye : Des soldats du maréchal Haftar soignés en Russie

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Depuis mai 2014, le maréchal Khalifa Haftar, autrefois en exil aux États-Unis, a lancé une vaste opération militaire afin de chasser les groupes jihadistes présents dans la région de Benghazi (est). Et c’est ainsi que, à la faveur des troubles politiques ayant conduit le Parlement libyen sorti des urnes il y a trois ans à se replier vers Tobrouk, il est devenu le commandant de l’Armée nationale libyenne (ANL).

Pendant plusieurs mois, le gouvernement soutenu par le Parlement de Tobrouk a été reconnu par la communauté internationale, contrairement à celui demeuré à Tripoli, par ailleurs issu du Congrès général national (CGN) et dominé par les islamistes. Cette rivalité entre ces deux autorités a profité aux groupes jihadistes, en particulier à la branche libyenne de l’État islamique.

Puis, sous l’égide des Nations unies, et en vertu d’un accord trouvé à Skhirat entre les deux parties, un gouvernement d’union nationale s’est mis en place à Tripoli. Seulement, le Parlement de Tobrouk a jusqu’à présent refusé de le reconnaître, notamment à cause du maréchal Haftar.

Officiellement, la communauté internationale reconnaît et soutien ce gouvernement d’union nationale. C’est ainsi que, à sa demande, les États-Unis ont fourni un appui aérien aux milices de Misrata, qui lui sont loyales, dans leur offensive visant à chasser l’État islamique de Syrte. Ou encore que l’Italie a déployé des moyens médicaux pour prendre en charge les combattants blessés lors de cette opération.

Mais, dans les faits, ce soutien n’est pas unanime. La mort, en juillet 2016, de trois sous-officiers du Service action de la DGSE affectés auprès des troupes du maréchal Haftar a conduit Tripoli à demander des explications à Paris. En outre, l’Égypte et les Émirats arabes unis ne cachent pas leur engagement aux côtés de l’Armée nationale libyenne. De même que la Russie…

En janvier, le maréchal Haftar a été convié à bord du porte-avions russe « Amiral Kuznetsov », à l’occasion de son passage au large des côtes libyennes. En outre, quelques semaines plus tôt; le chef de l’ANL s’était rendu à Moscou pour y solliciter une aide afin d’obtenur la levée de l’embargo sur les armes, imposé à la Libye depuis 2011.

Mais, visiblement, l’appui russe ne s’arrête pas là. Ainsi, Mohamad Ghanim, un porte-parole de l’ANL, a indiqué, ce 2 février, que « 70 blessés des forces armées ont été transférés avant-hier [31 janvier] en Russie à bord de deux avions appartenant à l’État russe. » Et ce n’est qu’un début.

En effet, toujours d’après M. Ghanim, la Russie a pris l’engagement de prendre à sa charge 500 blessés, voire plus « selon les besoins ». Et cela, dans le cadre d’un « d’un accord entre le commandement général (de l’ANL) et l’État russe. »

Les combats menés contre les jihadistes, principalement liés à al-Qaïda, par l’ANL dans l’est de la Libye sont intenses. La semaine passée, les forces du maréchal Haftar ont annoncé avoir « libéré la totalité de la région de Qanfouda », située sur la côte à 15 km à l’ouest du centre de Benghazi.

Toutefois, et ce n’est pas fait pour trouver un arrangement politique, le maréchal Haftar a également lancé une opération visant à « nettoyer » le sud de la Libye de tous les groupes terroristes et groupes armés susceptibles de menacer la sécurité du pays, ce qui inclut les milices de Misrata, qui soutiennent le GNA.

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