La Maison Blanche revoit la composition du Conseil de sécurité nationale

Le National Security Council (NSC) est un organisme qui dépend du président des États-Unis. Son rôle et de conseiller ce dernier sur l’ensemble des questions stratégiques, ce qui englobe les sujets liés à la défense et à la politique étrangère. Autant dire qu’il tient une place importante et influente.

Et, jusqu’à présent, le chef d’état-major interarmées (qui actuellement le général Joseph Dunford) et le Directeur du renseignement américain (DNI) participaient systématiquement aux réunion du NSC. Mais ce ne sera désormais plus le cas.

En effet, selon un décret signé le 28 janvier par le président Trump, ces deux responsables ne seront conviés aux réunions du NSC que « si les sujets abordés les concernent directement ». Une décision vivement critiquée par Susan Rice, l’ancienne conseillère à la sécurité nationale du président Obama.

« C’est complètement dingue. Après une semaine dingue. Qui a besoin de conseil militaire ou de renseignement quand on décide de la stratégie à adopter envers l’EI (le groupe Etat islamique Ndlr), la Syrie, l’Afghanistan ou la Corée du nord ? », a réagi Mme Rice.

Pour le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, cette décision vise à « moderniser le CSN pour le rendre moins bureaucratique » afin qu’il soit concentré sur la tâche de « fournir au président les informations dont il a besoin. » Et puis, il a fait valoir que le général Flynn était déjà parfaitement au fait des affaires militaires et des questions relatives au renseignement.

En effet, le général Michael Flynn siègera au sein du NSC en sa qualité de conseiller à la sécurité nationale du président Trump. Pour rappel, il avait été nommé à la tête de la DIA (Defense Intelligence Agency) avant d’en être écarté au bout de seulement 18 mois à cause de sa façon de commander et de ses prises de position plutôt douteuses…

En outre, si le chef d’état-major interarmées et le Directeur national du renseignement ne feront plus partie, de façon permanente du NSC, ce ne sera pas le cas de Steve Bannon, le conseiller « stratégique » du président Trump. Diplômé de Harvard Business School, ancien de Goldman Sachs, cet ultraconservateur a dirigé le magazine en ligne Breitbart News, dont plusieurs prises de positions (et provocations) ont fait polémique outre-Atlantique.

« Il était officier de marine et il a une compréhension fantastique du monde et du paysage géopolitique dans lequel nous nous trouvons », a justifié Sean Spicer, au sujet de cette décision concernant M. Bannon. Ce dernier a en effet servi au sein de l’US Navy pendant 7 ans, vers la fin des années 1970. Aussi, a insisté le porte-parole de la Maison Blanche, sa participation sera « cruciale ».

Ancienne responsable du programme États-Unis de l’Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire, Maya Kandel a récemment résumé la « compréhension fantastique du monde » de M. Bannon. « C’est un idéologue qui considère que le monde judéo-chrétien est engagé dans une lutte à mort contre l’islam vu comme une idéologie politique globale, vision qui explique le tropisme pro-russe largement partagé dans l’entourage proche de Trump », écrit-elle.

Et d’ajouter : « Bannon (…) considérerait la Chine comme une menace bien plus sérieuse que la Russie, argument pour une stratégie en miroir à celle de Nixon de rapprochement avec Moscou pour prendre Pékin à revers. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]