Le chef de l’US Air Force est ouvert à l’idée d’acquérir des avions d’attaque légers et peu coûteux

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Est-il pertinent (et économique) d’utiliser des chasseurs-bombardiers dont le coût de l’heure de vol et des munitions est élevé pour effectuer des missions de contre-insurrection ou fournir un appui-feu aux troupes au sol dans un environnement permissif, c’est à dire dépourvu de défenses aériennes?

À cette question, posée il y a maintenant quelques années, des responsables de l’aviation américaine avaient répondu par la négative. D’où l’idée de l’Irregular Warfare Office de l’US Navy de lancer le projet « Imminent Fury » (ou Combat Dragon II) visant à tester un avion d’attaque léger pour des missions de contre-insurrection. Même chose pour l’US Air Force, avec le programme LAAR (Light Attack/Armed Reconnaissance), qui, appelé plus tard « Light Air Support » (LAS), permit d’équiper la force aérienne afghane d’A-29 Super Tucano.

Seulement, en raison notamment de la priorité donnée au F-35, le Congrès américain ne fut pas convaincu par ses projets, qui ont depuis été plus ou moins mis sous le boisseau. Toutefois, Le programme Combat Dragon II fut repris par l’US Centcom, qui engagea, en 2015, deux OV-10 Bronco en Irak contre l’État islamique (EI ou Daesh).

La semaine passée, dans un « livre blanc » intitulé  » Restoring American Power » [.pdf], le président du comité sénatorial des Forces armées, John McCain, a émis l’idée de doter l’US Air Force d’avions d’attaque légers et soutenu ainsi un principe de différenciation qui consiste à concentrer les moyens les plus onéreux là où ils font réellement besoin.

« L’US Air Force devrait adopter une flotte mixte d’avions de combat. La très coûteuse technologie dite de cinquième génération [F-22 Raptor et F-35A Lightning II, ndlr] n’est pas nécessaire pour tous les scénarios », a fait valoir M. McCain. Aussi, tout en soutenant le maintien des solides avions d’attaque A-10 Warthog, il propose d’acquérir 300 apparails légers, à faible coût, pour « des missions de lutte contre le terrorisme et d’appui aérien rapproché dans des environnements permissifs ». Les 200 premiers exemplaires pourraient être disponibles d’ici 2022, écrit-il.

La proposition du sénateur de l’Arizona a trouvé un écho favorable auprès du général Dave Goldfein, le chef d’état-major de l’US Air Force. Interrogé sur ce point lors d’une intervention devant l’American Enterprise Institute (AEI), il a estimé qu’il s’agissait d’une « grande idée » susceptible, en plus, d’attenuer les problèmes de préparation opérationnelle.

« Je pense que nous sommes partis pour une longue campagne au Moyen-Orient. Cela continuera d’être un combat en coalition. Nous devons donc continuer d’évoluer et de regarder les moyens qui nous permettront de poursuivre et de soutenir cette campagne », a-t-il dit. D’ailleurs, un programme allant dans ce sens, appelé OA-X est dans les tuyaux.

Pour le général Goldfein, il vaut la peine d’étudier ce concept qui définit un « modèle plus durable pour l’avenir car moins coûteux. » Et il pourrait, selon lui, faire l’objet d’une coopération avec les autres membres de la coalition anti-jihadiste.

Au moins trois avions pourraient convenir : le A-29 Super Tucano, le Textron-Beechcraft AT6 et le Textron-Airland Scorpion, qui pourrait aussi être proposé dans le cadre du renouvellement des avions d’entraînement de l’US Air Force.

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