L’industrie française de l’armement a enregistré plus de 20 milliards d’euros de prises de commandes en 2016

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L’annulation de la vente de deux Bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral à la Russie a été vivement critiquée par certains responsables politiques, toujours prompts à jouer les Cassandre pour faire avancer leurs idées. Et, en l’occurrence, ces derniers estimaient que cela allait porter atteinte à la « signature » de la France et donc « plomber » ses exportations d’équipements militaires.

Seulement, la catastrophe qu’ils avaient annoncée n’a pas eu lieu. Et les prises de commande à l’exportation des industriels français de l’armement, qui accusèrent une chute de 26% en 2012, pour s’établir à 4,8 milliards d’euros, ont battu un nouveau record, l’an passé, en atteignant plus de 20 milliards d’euros.

« En 2015 nous avons réalisé le chiffre historique de 17 milliards d’euros d’exportations. Pour 2016 le bilan n’est pas encore consolidé (…) mais nous avons atteint un nouveau sommet avec plus de 20 milliards d’euros de prises de commandes », a en effe indiqué Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, lors de ses voeux aux armées, le 19 janvier.

Deux contrats majeurs ont beaucoup compté dans ce total : celui des 36 avions Rafale vendus à l’Inde pour 8 milliards d’euros et celui des 12 sous-marins de type Shortfin Barracuda destinés à l’Australie.

Cela peut paraître paradoxal politiquement parlant quand l’on sait les réticences d’une partie de la gauche française au sujet des ventes d’armes… Mais si l’on tient compte de l’année 2012, l’industrie française de l’armement a enregistré plus de 56 milliards d’euros de prises de commandes pendant le quinquennat du président Hollande.

Plusieurs raisons peuvent expliquer cet appétit pour les équipements militaires français, comme la qualité de l’offre, les tensions géopolitiques ou encore le cours de l’euro sur le marché des changes. Et puis il y a la méthode « Le Drian ».

« La logique que je développe depuis que je suis en fonction n’est pas celle d’un vendeur, d’un agent commercial ou d’un petit représentant de telle ou telle entreprise française. La logique que je développe, c’est d’abord la confiance et le partenariat stratégique, l’appréciation commune des situations conflictuelles et des menaces », avait expliqué le ministre en février 2015.

Quoi qu’il en soit, ces bons résultats profitent à l’économie française, qui en a bien besoin. Comme le soulignait, en septembre 2016, Jean-Michel Oudot, le chef de la section études à l’Observatoire économique de la Défense, l’industrie de l’armement représente « 20% des exportations et contribue au solde commercial français à hauteur de 36 milliards d’euros ».

Quelques mois plus tôt, M. Le Drian avait évoqué « l’effet d’entraînement » de l’industrie de l’armement sur les autres secteurs de l’économie. « Un seul euro investi dans l’industrie de défense représente en retombées économiques 2 euros, 3 euros, peut-être davantage », avait-il dit. Un fait à prendre en compte, selon lui, pour « réflexion sur la stratégie industrielle » de la France.

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