La Royal Navy fait face à une activité accrue des sous-marins russes

oscar-20161214

Fin novembre, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait indiqué que les « incursions dans le golfe de Gascogne de sous-marins russes » mettaient « au défi » les capacités de patrouille maritime de la Marine nationale. Mais, visiblement, la France n’est pas la seule concernée : le Royaume-Uni l’est tout autant.

Dans un message adressé à l’occasion de la nouvelle année aux marins britanniques, le chef d’état-major de la Royal Navy (First Sea Lord), l’amiral Sir Philip Jones, a affirmé que « l’activité des forces navales russes dans le nord de l’Europe et la Baltique a atteint son plus haut niveau depuis la fin de la Guerre Froide. »

Et si la surveillance des navires de surface, comme le porte-avions « Amiral Kouznetsov » et son escorte, ne suscite, a priori, pas trop d’inquiétudes, il en va tout autrement avec les sous-marins russes, dont les missions dans les eaux du nord de l’Écosse ont augmenté significativement, d’après une source interrogée par le quotidien « The Telegraph ».

Et pour cause, cette région est celle où est implantée la base de Faslane, qui abrite les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) Vanguard, sur lesquels repose exclusivement la dissuasion britannique.

Pour le Dr Andrew Foxall, le directeur du Centre d’études sur la Russie de la Henry Jackson Society, le plus inquiétant n’est pas tant le nombre de missions des sous-marins russes que les renseignements qu’ils sont en mesure de collecter. Toutefois, selon lui, le triangle définit par les positions de l’Islande, du Royaume-Uni et du Groenland est train de devenir une « zone de confrontations secrètes », comme c’était le cas lors de la Guerre Froide. D’où d’ailleurs l’intention des États-Unis de déployer, à nouveau, des avions de patrouille maritime sur la base islandaise de Keflavik.

Cela étant, le regain d’activité de la flotte sous-marine russe, qui a bénéficié de l’entrée en service de nouveaux navires ainsi que de la modernisation de modèles plus anciens, avait déjà été signalé l’an passé par le vice-amiral britannique Clive Johnstone, le patron du Maritime Command de l’Otan. Et il avait expliqué que les sous-marins russes disposaient désormais de « meilleurs systèmes », d’un « rayon d’action plus important, et donc de plus de liberté pour opérer » et d’équipages mieux formés et entraînés que par le passé ».

Seulement, si l’activité sous-marine russe est redevenue aussi importante que pendant la Guerre Froide, les moyens de la Royal Navy (ainsi que, au passage, ceux de la Marine nationale, confrontée au même problème dans le golfe de Gascogne) ne sont plus du tout les mêmes qu’il y a 30 ans. Par exemple, la marine britannique a perdu 40 frégates entre 1980 et 2016 et ne dispose plus, en comptant les destroyers, que 19 navires de surface dits de premier rang. Qui plus est, le Royaume-Uni a perdu temporairement sa capacité de patrouille maritime en envoyant à la ferraille ses avions Nimrod. Cependant, des 9 P-8 Poseidon ont été commandés auprès de Boeing pour remédier à cette faiblesse.

Reste que la Royal Navy fait face à de problèmes financiers. Ainsi, elle doit trouver 500 millions de livres pour régler des problèmes constatés sur ses destroyers de Type 45. Et elle devra réaliser des économies et réduire ses effectifs, qui sont déjà taillés au plus juste.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]