Syrie : Les jihadistes de l’EI ont trouvé le point faible des chars Leopard 2A4 turcs

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Á en croire un récent avis rendu par la Defense Security Cooperation Agency, une agence américaine qui gère les demandes d’exportation de matériels militaires, les forces saoudiennes auraient perdu au moins 20 chars M1 Abrams dans les combats au Yémen. Et l’armée turque, engagée depuis août dernier dans l’opération « Bouclier de l’Euphrate », menée dans le nord de la Syrie, connaît une mésaventure similaire avec ses Leopard 2A4 de facture allemande.

Ainsi, d’après les informations que l’on peut recueillir via les réseaux sociaux, les forces turques auraient perdu au moins 10 Leopard 2 lors de leur offensive contre l’État islamique (EI ou Daesh) à Al-Bab. Des pertes confirmées par le quotidien allemand Die Welt, pour qui la réputation du char de Krauss-Maffei Wegmann, qui passait jusqu’alors pour être « indestructible », en prend un coup.

Conçu pour contrer une offensive soviétique en Europe, le char Leopard a été vendu à 18 pays (toutes versions confondues), dont la Turquie, qui en a acquis 354 exemplaires d’occasion, modernisés en 2005 par ASELSAN.

Mais, visiblement, il n’est pas adapté au combat urbain étant donné que, au moment de sa mise au point, les ingénieurs allemands ont cherché le bon compromis entre la protection, la puissance de feu et la manoeuvrabilité sur le champ de bataille.

L’accent a donc été mis sur le blindage avant du char (il fallait résister à un choc frontal). Du coup, le Leopard 2, comme d’ailleurs d’autres chars, présente des faiblesses, notamment au niveau des flancs et de l’arrière de la tourelle. Et les jihadistes de l’EI l’ont très bien compris puisqu’ils visent ces parties vulnérables avec des missiles antichars Kornet, de fabrication russe.

Le souci est que, contrairement aux versions ultérieures du char allemand,  les Leopard turcs ne disposent pas de systèmes de protection active et de blindage réactif qui permet de réduire les effets de l’impact d’une munition.

Une autre raison à ces pertes serait aussi le manque d’expérience des équipages turcs et l’absence d’une doctrine précise d’emploi des chars en combat urbain.

En tout cas, cela expliquerait, du moins en partie, les difficultés des forces turques et des groupes rebelles syriens soutenus par Ankara à chasser l’EI d’Al-Bab.

À lire : Leçons de l’engagement des chars Leclerc au Yémen

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