Mali : Lourd bilan après l’attaque d’un camp militaire à Gao

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Quelques jours après la visite du président Hollande aux militaires français déployés à Gao dans le cadre de l’opération Barkhane, un camp militaire abritant des éléments des Forces armées maliennes (FAMa), des ex-rebelles la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), à dominante touareg ainsi que des combattants du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-gouvernemental) a été visé par une attaque suicide, peu avant 9h00 (locales), ce 17 janvier.

Selon un premier bilan avancé par une source au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), cette attaque aurait fait 37 tués. « Le kamikaze est venu dans un véhicule et s’est fait exploser », a-t-elle précisé. Elle a eu lieu alors qu’une patrouille mixte comprenant des membres de la CMA et du Gatia s’apprêtait à partir, après la cérémonie de levée des couleurs.

Le camp français n’a pas été touché, a indiqué l’État-major des armées (EMA), à Paris. La force Barkhane va prêter assistance aux forces maliennes ainsi qu’à la MINUSMA pour prendre en charge les blessés, via son hôpital de rôle 2 installé à Gao.

D’après les premiers témoignages, le véhicule qui a explosé dans l’enceinte du camp était aux couleurs du MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination), lequel planifie et conduit les patrouilles communes aux aux éléments de la CMA et du Gatia, conformément à l’accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali obtenu à Alger, en 2015.

Une première patrouille conjointe avait été menée à Gao le 22 octobre dernier, avec une section des FAMa, des éléments des groupes armés signataires (GAS, réunissant le Gatia et la CMA) et un détachement de la force Barkhane.

Il fait peu de doute que cette attaque contre le MOC a été planifiée par une organisation jihadiste. Reste à savoir laquelle. Parmi les suspects les plus évidents, l’on peut citer le groupe Ansar Dine, qui, dirigé par Iyad ag Ghali, est hostile à l’application de l’accord d’Alger. Implanté à Gao avant d’en être chassé par l’opération Serval en 2013, al-Mourabitoune (ex-Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest), allié d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) fait aussi partie de la liste.

Cet attentat a été commis alors que la France compte soumettre au Conseil de sécurité des Nations unies une résolution visant à sanctionner ceux qui entravent l’application de l’accord de paix entre Bamako et les groupes armés touareg.

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