La Lituanie veut ériger une clôture le long de l’enclave russe de Kaliningrad

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Devenue soviétique au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, Kaliningrad est désormais une enclave russe au sein de l’Union européenne, coincé entre la Lituanie et la Pologne. Et ce territoire est actuellement l’un des plus militarisés au monde, avec l’organisation régulière de manoeuvres militaires russes.

Alors que le pays baltes et la Pologne craignent les visées de la Russie, ce qui a conduit l’Otan à renforcer son flanc oriental au titre des mesures dites de « réassurance », la Lituanie a annoncé, ce 16 janvier, son intention d’ériger une clôture le long de la frontière qu’elle partage avec cette enclave russe.

« Les raisons en sont à la fois économiques – empêcher la contrebande -, et géopolitiques – renforcer la frontière extérieure de l’Union européenne », a expliqué Eimutis Misiunas, le ministre lituanien de l’Intérieur, rapporte l’AFP.

Les trafics dont il est question portent essentiellement sur la vente illégale de tabac. En revanche, cette clôture risque de gêner les circuits parallèles liés à l’ambre, dont Kaliningrad concentre 90 % des réserves connues dans la région de la Baltique. Or, ces derniers profitent à la Lituanie et à la Pologne… mais pas à la Russie.

Quoi qu’il en soit, la construction de cette clôture de 130 km de long pour 2 mètres de hauteur devra être terminée d’ici la fin de cette année. « Elle n’arrêtera pas des chars, mais elle sera construite de manière qu’il soit difficile de grimper dessus », a fait valoir le ministre lituanien. Mais elle aura surtout pour objectif d’empêcher « les provocations à la frontière », a-t-il ajouté.

Le coût de cette clôture sera essentiellement pris en charge par l’Union européenne, qui débloquera une enveloppe de 25 millions d’euros. Le reste, soit 3,6 millions, sera financé par Vilnius, qui par ailleurs, a décidé de doubler ses dépenses militaires d’ici 2019 et de rétablir conscription.

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