« Frappes ciblées » : La mise au point de M. Le Drian

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Dans un livre qui, le concernant, a fait couler beaucoup d’encre, le président Hollande a dit avoir ordonné au moins quatre opérations « Homo », c’est à dire des assassinats d’individus susceptibles de porter atteinte aux intérêts ou à la sécurité de la France.

Une opération « Homo » relève exclusivement d’une cellule spécialisée de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Et donc, elle n’est jamais revendiquée.

Ce qui n’est pas le cas des « frappes ciblées » contre des cadres de groupes jihadistes, contrairement à ce que peuvent laisser croire de récents articles de presse, qui parlent d’exécutions en dehors de tout cadre judiciaire. Le fait est que les noms de terroristes visés figurent souvent dans des procédures judiciaires pour leur rôle dans des attentats (ou des tentatives d’attentats) commis en France.

Lors d’une audition devant les rapporteurs de la « mission de suivi de la mise en œuvre des propositions de la commission d’enquête relative aux moyens mis en œuvre par l’État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015 », le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a tenu à faire une mise au point sur ce sujet.

« Nous sommes sur des théâtres de guerre au Levant et au Sahel avec des ennemis. Et donc, parlons simple : ce sont nos ennemis, ils veulent nous tuer. (…) Nous nous battons contre un ennemi qui veut nous tuer. Et donc nous ciblons cet ennemi, en conservant les principes fondamentaux du droit des conflits armés qui nécessitent la précaution maximum concernant les atteintes aux vies civiles », a commencé par expliquer le ministre.

« Quand un chef militaire décide de combattre la France, avec des hommes armés, quelle que soit sa nationalité, tchétchène, belge, allemande, tunisienne, ou française, c’est notre ennemi. Donc, on le tape, donc on le cible. Et ce n’est pas parce qu’on est chef qu’on est exclu de la cible », a continué M. Le Drian, qui a dit n’avoir « aucun état d’âme sur le sujet ».

« Nous sommes en conflit, nous sommes sur des théâtres de guerre. Ceux qui combattent la France savent ce à quoi ils s’engagent. Et donc, si on cible des chefs à la tête de groupes, ils sont nos ennemis sur un territoire en guerre. Donc nous sommes dans le respect du droit des conflits armés », a encore insisté le ministre.

« Quand on est chef de guerre contre la France, on prend ses risques. Et quand on est agressé par ces groupes là, la France réagit quelle que soit la nationalité des terroristes », a-t-il ajouté. Et « quand des groupes terroristes attaquent la France et qu’ils sont sur des théâtres de guerre, eh bien la France fait la guerre », a-t-il résumé.

Par ailleurs, M. Le Drian a expliqué que, au sein de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis, la France donne son « avis sur chaque frappe ». « Et si nous considérons qu’une des frappes peut toucher éventuellement des civils, nous avons un officier supérieur, un « red card holder » qui dit ‘non, carton rouge, je ne marche pas’. Ça nous arrive », a-t-il dit.

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