Mali : L’un des « cerveaux » présumés de l’attentat de Grand Bassam arrêté par la force Barkhane

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Le 13 mars 2016, trois hommes armés tuèrent 19 personnes, dont 4 ressortissants français, à Grand Bassam, une station balnéaire proche d’Abidjan. Cette attaque, la première du genre en Côte d’Ivoire, fut revendiquée par al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), en représailles de l’opération Barkhane, menée par la France dans la bande sahélo-saharienne.

Depuis, plus d’une dizaine d’individus suspectés d’avoir participé de près ou de loin à cet attentat ont été arrêtés, dont Alou Doumbia, présenté comme étant le logisticien du groupe ayant mené l’attaque contre Grand Bassam. Restait alors à remonter jusqu’aux organisateurs.

L’un d’entre-eux aurait ainsi été arrêté à Gossi, à l’ouest de Gao (Mali), par les forces françaises. L’information, donnée dans un premiers temps par responsable du ministère ivoirien de l’Intérieur, a été confirmée, ce 12 janvier, par une source sécuritaire malienne.

« Les militaires français ont arrêté mercredi le cerveau de l’attaque de la localité de Grand-Bassam », a en effet affirmé cette dernière, rapporte l’AFP. Une autre source sécurtaire malienne a identifié le suspect interpellé comme « Mimi Ould Baba Ould Cheikh, un jeune connu dans le nord du Mali ». Ce nom n’est pas totalement inconnu : il rappelle en effet celui de Baba Ould Cheikh, ancien maire de Takint (Nord-Mali), trafiquant de drogue notoire et proche du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao).

Côté français, on reste très prudent dans cette affaire. « Je vous confirme la capture de quatre individus dans la région de Gossi lundi dernier, dont l’un pourrait être lié aux attentats de Grand-Bassam. Les quatre personnes seront remises aux autorités maliennes », a déclaré le colonel Patrick Steiger, le porte-parole de l’État-major des armées (EMA). « La nature exacte du lien reste à confirmer », a-t-il ajouté, en réponse à une question sur le rôle du suspect interpellé dans l’attaque de Grand Bassam.

Selon un responsable malien, Ould Baba était surveillé « depuis quelques mois ». Et de préciser : « Il est allé un moment en Algérie. Il est revenu à Gao avant de prendre ses quartiers à Gossi. C’est lui qui a mobilisé les hommes, les moyens, le plan pour attaquer Grand-Bassam. » Le suspect est actuellement interrogé par les militaires français, dans l’attente de son transfert à Bamako, où doivent arriver des enquêteurs ivoiriens.

Quoi qu’il en soit, le ministère ivoirien de l’Intérieur ne doute pas de l’implication d’Ould Baha dans l’attaque de Grand Bassam. « Les éléments collectés par les services ivoiriens, la collaboration avec les services maliens, l’expérience et l’équipement des forces françaises ont permis d’opérer cette grosse prise », a-t-il fait valoir, via un communiqué.

L’enquête a « permis d’établir l’organigramme du groupe terroriste qui a planifié et perpétré l’attentat de Grand-Bassam », a continué la même source, qui précise que « Ould Baba, recherché depuis lors, apparaît dans la hiérarchie supérieure de ce groupe comme l’un des cerveaux impliqué à un très haut niveau. »

Pour autant, si Ould Baba est une « grosse prise », le cerveau de l’attaque de Grand Bassam, identifié comme Kounta Dallah, de nationalité malienne, court toujours.

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