Le ministère français de la Défense a été visé par 24.000 cyberattaques en 2016

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24.000! Tel est le nombre de cyberattaques ayant visé les forces armées françaises en 2016, d’après Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense. Soit un peu moins de 66 par jour, en moyenne.

Parmi ces attaques, « quelques centaines, plutôt élaborées, avaient de véritables intentions de nuire », a indiqué M. Le Drian, dans un entretien accordé au Journal du Dimanche. « Nous avons relevé par exemple des tentatives d’atteinte à l’image du ministère, des attaques menées à des fins stratégiques (harcèlement, repérage, espionnage) et même des tentatives de perturbation de nos systèmes de drones », a-t-il ajouté.

Toujours selon le ministre, aucune de ces attaques n’a réussi. « Nos défenses tiennent bon », a-t-il assuré. Ce qui n’a pas toujours été le cas. Ainsi, en février 2016, il a été rapporté que des informations sensibles avaient été volées lors d’une intrusion dans le système informatique du Centre d’identification des matériels de la Défense (CIMD), qui travaille avec les industriels de l’armement et leurs sous-traitants. Les données dérobées furent dévoilées par le collectif Anonymous.

« Cette fuite de données présente donc des risques pour les entreprises partenaires et les employés concernés, mais surtout pour le Ministère de la Défense dont des données internes ont été exposées », avait commenté, à l’époque, la société de sécurité informatique CybelAngel.

Cela étant, pour M. Le Drian, le risque d’attaques informatiques contre « les infrastructures civiles, étatiques ou d’importance vitale (eau, énergie, santé, transports, communications) est réel. » Et si une telle attaque devait se produire, la France, a-t-il expliqué, « se réserve le droit de riposter par tous les moyens qu’elle juge appropriés », c’est à dire que « peut passer par l’arsenal cyber dont nous disposons mais aussi par des moyens armés conventionels ». En fait, « tout dépendra des effets de l’attaque », a expliqué le ministre.

Le nombre de cyberattaques visant le ministère de la Défense double chaque année. Et cette tendance n’est pas prête de s’inverser avec les applications liées aux objets connectés et à la numérisation toujours plus poussées des équipements militaires. Aujourd’hui, pour ne prendre qu’un seul exemple, une frégate compte 25 millions de lignes de code pour son système de combat ainsi que 2.000 applications informatiques et 300 calculateurs.

Aussi, considérant le cyberespace comme un champ de bataille à part entière, la France a revu sa doctrine en la matière et va se doter d’un commandement des opérations cyber (CYBERCOM) qui lui permettront de « consolider sa posture de protection et de défense ainsi que ses capacités d’action contre tout ennemi. » Pour cela, ce dernier s’appuiera sur « 2.600 combattants numériques », appuyés par les 600 experts de la Direction générale de l’armement (DGA) et les 4.400 réservistes de la cyberdéfense.

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