La coalition a éliminé 16 cadres de l’État islamique en 2016

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Contrairement à ce que l’on peut lire ici ou là dans la presse depuis quelques jours, une opération « Homo » consiste à confier à un service secret la mission d’éliminer un individu parce qu’il représente une menace particulière.

Exemple d’une opération Homo : l’assassinat, à Dubaï, en 2010, de Mahmoud al-Mabhouh, l’un des chefs militaires du Hamas, par des agents présumés du Mossad, le service de renseignement israélien. Ce cas n’est pas forcément le meilleur puisque cette affaire fit grand bruit à l’époque alors que ce n’était pas le but recherché. Mais l’on peut aussi citer la mystérieuse vague d’assassinats ayant visé les scientifiques du programme nucléaire iranien dans les années 2011-2012.

Une opération Homo, par définition clandestine, n’est jamais ouvertement revendiquée, contrairement aux frappes qui visent les chefs jihadistes et qui relèvent des opérations ciblées, menées dans le cadre d’une intervention militaire.

Ces cadres jihadistes – ou High-Value Target (HVT) – sont visés en raison du rôle qu’ils tiennent au sein de leur groupe armé. Leur élimination vise à perturber le fonctionnement de leur organisation. Et elle est systématiquement revendiquée, comme vient de le faire l’US Centcom, le commandement militaire américain pour l’Asie centrale et le Moyen-Orient, pour Mahmud al-Isawi, un cadre de l’État islamique (EI ou Daesh).

Ce dernier « contrôlait le flot d’instructions et de ressources entre les zones tenues par l’EI et les dirigeants de l’EI », a précisé l’US Centcom. Il a été tué par une frappe effectuée près de Raqqa, le 31 décembre 2016.

En tout, l’année passée, 16 cadres importants de Daesh ont été éliminés par la coalition anti-jihadiste, dont Mohamed al-Adnani, le chef des opérations extérieures et porte-parole de l’organisation jihadiste, Omar le Tchétchène, Boubaker el-Hakim ou encore Abdel Rahmane Al-Qadouli, le lieutenant d’Abou Bakr al-Baghdadi, le calife auto-proclamé.

S’agissant de Mahmud al-Isawi, l’US Centcom explique que « sa mort, ajoutée aux morts successives parmi les autres dirigeants de l’EI qui préparaient des attaques terroristes, a dégradé la capacité de l’EI à mener des attaques transfrontalières et force l’EI à se concentrer sur sa sécurité interne. »

En Syrie, la coalition ne frappe pas seulement les responsables de l’EI : les cadres d’al-Qaïda et du Front Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra) le sont également.

Selon des sources locales, deux frappes aériennes ont visé, à Sarmada (province d’Idleb, Syrie) le Front Fateh al-Cham, les 1er et 3 janvier. Ce qu’a confirmé ce groupe jihadiste, qui a changé de nom après sa rupture présumée avec al-Qaïda. « Présumée » car, dans les faits, il en va sans doute autrement.

Car, en effet, pour le Pentagone, ces frappes ont visé non pas le Front Fateh al-Cham mais des « combattants étrangers d’al-Qaïda ». Ainsi, selon le Pentagone, la première frappe a tué 5 personnes qui se trouvaient à bord de 2 véhicules et qui venaient de quitter un bâtiment qui, utilisé par l’ex-Front al-Nosra, a été détruit plus tard par le second raid.

Des responsables d’al-Qaïda « ont commandé des opérations terroristes à partir de ce quartier général », a expliqué Peter Cook, un porte-parole du Pentagone. Et d’ajouter : « Nous ne permettrons pas qu’al-Qaïda développe ses capacités à attaquer les Etats-Unis ou leurs alliés. »

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