Deux Casques bleus marocains tués lors de l’attaque de leur convoi en Centrafrique

Si l’opération française Sangaris, qui a pris fin en octobre 2016, a atteint ses principaux objectifs (empêcher les massacres de masse ainsi que la partition du pays, aider à la normalisation politique et appuyer la montée en puissance d’une mission des Nations unies), la Centrafrique reste instable, avec des groupes armés encore très actifs.

Ainsi, le 4 janvier, un convoi de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation de la République centrafricaine (MINUSCA) a été attaqué dans l’extrême sud-est du pays, précisément à une soixantaine de kilomètres de la localité d’Obo. Deux Casques bleus marocains y ont laissé la vie tandis que deux autres ont été blessés. Quant aux assaillants, ils ont réussi à s’enfuir dans la brousse.

« L’incident est survenu alors que les Casques bleus assuraient l’escorte d’un convoi de camions transportant du fuel de la localité de Zemio à destination d’Obo », a précisé la MINUSCA, via un communiqué.

« Aucune revendication ne saura justifier que des individus dirigent leurs griefs contre des Casques bleus dont la présence sur le sol centrafricain n’a d’autre objectif que d’aider le pays à sortir de l’engrenage de la violence », a prévenu Parfait Onanga-Anyanga, le chef de la mission des Nations unies. « Tout sera mis en œuvre pour traquer et mettre la main sur les auteurs de ces attaques afin qu’ils soient traduits en justice », a-t-il ajouté.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné cette attaque et exhorté le gouvernement centrafricain à « enquêter rapidement » et « à traduire en justice les responsables. »

La région d’Obo, où a donc eu lieu l’attaque contre la MINUSMA est celle où sévit le groupe ougandais appelé « Armée de résistance du seigneur » (LRA), responsable de la mort de milliers de personnes depuis sa création en 1986-88.

« Dans le sud-est du pays, l’Armée de résistance du Seigneur représente toujours une menace pour la population : 143 enlèvements ont été signalés dans les préfectures de la Haute-Kotto, du Haut-Mbomou et du Mbomou (principalement dans la région de Rafaï) au cours de la période considérée [avril/octobre 2016, ndlr] », indiquait le dernier rapport sur la Centrafrique remis par le Secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité.

Plus généralement, d’autres groupes armés, souvent issus de l’ex-coalition rebelle de la Séléka [qui avait pris le pouvoir en 2013, ndlr], s’en prennent à la population, sur fond de rivalités pour s’assurer le contrôle de territoires, et donc de leurs ressources.

Qui plus est, de nouvelles organisations apparaissent, comme celle appelée « Retour, Réclamation et Réhabilitation » (3R). Dirigée par un général autoproclamé nommé Sidiki et prétendant protéger les Peuls contre les milices anti-balaka, formées en réaction aux exactions de l’ex-Séléka, cette dernière serait, avec ses nombreuses exactions, responsable du déplacement de 17.000 personnes dans le nord-ouest de la Centrafrique, près du Cameroun.

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