Saint-Nazaire : Fincantieri retenu par la justice sud-coréenne pour reprendre STX France

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Sans surprise, et dans le cadre du redressement judiciaire du groupe STX Offshore and Shipbuilding, le tribunal de commerce du district central de Séoul a retenu, ce 3 janvier, la seule offre qu’il avait reçue pour la reprise du chantier naval STX France de Saint-Nazaire, c’est à dire celle soumise par le constructeur italien Fincantieri.

Au départ, trois industriels étaient intéressés par STX France, la seule filiale rentable du groupe sud-coréen. Seulement, le spécialiste chinois des bateaux de croisière, Genting Hong Kong, anticipant probablement des difficultés avec les autorités françaises, a jeté l’éponge. Et le consortium emmené par le néerlandais Damen n’a pas été en mesure de soumettre une proposition en raison de désaccords entre ses membres. D’où la candidature unique de Fincantieri.

Restait à voir si l’offre du groupe italien, qui porte sur 66% du capital de STX France [l’État français détient un minorité de blocage, ndlr] allait être satisfaisante aux yeux du tribunal de commerce de Séoul. Ce qui a donc été le cas.

La reprise de STX France est suivie de près par le gouvernement français dans la mesure où le chantier naval de Saint-Nazaire est le seul en France à permettre la construction de navires militaires imposants, comme peuvent l’être les Bâtiments de projection et de commandement (BPC) et les porte-avions.

Or, le groupe français DCNS, dont l’État est actionnaire à hauteur de 62,48%, n’était pas intéressé par une reprise complète de STX France, au motif que la construction de paquebots n’est pas son métier. En octobre, son Pdg, Hervé Guillou, fit savoir, en octobre 2016, qu’il était ouvert à une prise de participation minoritaire au capital de STX France.

Une position réaffirmée quelques semaines plus tard, à l’occasion d’une audition devant les députés de la commission de la Défense.  »
Si nécessaire […] DCNS s’associera avec un repreneur pour assumer la modeste part de l’activité que représentera la gouvernance du marché militaire ou du marché de souveraineté », a en effet déclaré M. Guillou.

La reprise de STX France par Fincantieri pourrait-elle amorcer la consolidation du secteur européen de la construction navale militaire? En 2015, il fut rapporté que DCNS et son concurrent italien avaient signé un Head of Agreement (HoA) pour un rapprochement dans le domaine des navires de surface…

« Dans le cas où l’acheteur de STX ferait partie de nos concurrents [ce qui sera donc le cas, ndlr] dans le domaine naval militaire, il faudrait éviter de recommencer les guerres à propos de l’export des bâtiments militaires », a fait valoir, devant les députés, Hervé Guillou, avant de rappeler que DCNS venait de perdre un important marché au Qatar face à Fincantieri.

Mais on n’en est pas encore là. Car la reprise de STX France par le groupe italien ne fera pas que des heureux dans le secteur de la construction de paquebots et il n’est pas exclu que les autorités européennes chargées de faire respecter la concurrence soient saisies. Enfin, la coopération de Fincantieri avec le China State Shipbuilding Corp. dans le domaine des navires de croisière inquiéte également…

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