Quand Washington proposait à Londres des avions furtifs F-117 Nighthawk

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Fin novembre 1988, les États-Unis dévoilèrent l’existence d’un avion jusqu’alors totalement inconnu : l’avion furtif F-117 Nighthawk qui, développé par Lockheed-Martin, était déjà opérationnel depuis plusieurs années. Cependant, il n’y avait pas que des responsables américains à être dans la confidence. C’est ce qui ressort de documents publiés par les archives nationales britanniques.

En effet, en 1986, dans une lettre adressée à Margaret Thatcher, qui dirigeait le gouvernement britannique, le président Ronald Reagan a proposé au Royaume-Uni de bénéficier de la technologie du F-117. C’est ce que relate le quotidien The Guardian, qui s’est plongé dans ces archives rendues publiques.

A priori, Mme Thatcher devait discuter de ce projet, appelé « Moonflower », avec Caspar Weinberger, le secrétaire américain à la Défense de l’époque. L’offre de Washington a enthousiasmé la Dame de Fer. « Cher Ron, je suis immensément impressionnée par votre splendide réalisation : trois hourras pour l’Amérique », écrit-elle au président Reagan, avant de se dire « très touchée par la générosité » de cette proposition américaine.

Seulement, les discussions ne sont pas allées plus loin, le ministère britannique de la Défense n’étant pas très chaud à l’idée d’acquérir des F-117. Pour quelles raisons? « M. Weinberger nous a offert la chance d’acheter l’avion américain actuel, mais nous avons répondu que nous ne voulons pas l’acheter tant que le programme reste strictement secret », a-t-il fait valoir dans un message adressé à Charles Powell, le conseiller de Mme Thatcher pour les Affaires étrangères

« [George] Younger [ministre britannique de la Défense, ndlr] a soulevé la question très brièvement avec M. Weinberger… juste assez pour voir s’il allait être déçu de notre réaction. Il ne semble certainement pas l’être », conclut le message.

Étant donné que le F-117 était un avion d’attaque au sol, l’on peut supposer qu’il aurait remplacé les Tornado GR4 de la Royal Air Force. Ou du moins en partie. Finalement, le choix de Londres aura été judicieux : l’avion noir de Lockheed-Martin a été retiré du service en 2008 tandis que les Tornado volent encore. Et c’est sans compter sur les coûts d’entretien d’un tel appareil….

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