L’Agence européenne de défense lance une étude sur les applications militaires de l’impression 3D

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Cela fait maintenant plusieurs années que les armées et les industriels de la défense s’intéressent aux applications liées aux imprimantes 3D. Cette technologie permet de fabriquer un objet par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plan élaborés par CAO (Conception assistée par ordinateur).

Avec ce procédé, il a par exemple été possible de faire voler un chasseur-bombardier Tornado GR.4 de la Royal Air Force avec des composants obtenus via cette technologie. Pour l’US Navy, l’impression 3D pourrait même jouer un rôle essentiel dans sa stratégie d’approvisionnement, dans la mesure où elle permettra de produire à bord des navires des pièces et des équipements spéciaux à la demande, sans les avoir en stock. D’ailleurs, une imprimante 3D a déjà été embarquée à bord de l’USS Essex en 2014.

Aussi, les possibilités qu’offre cette technologie vont faire l’objet d’une étude qui, menée par l’Agence européenne de Défense (AED), visera à évaluer « l’impact de l’impression 3D dans le domaine » militaire et à en démontrer la faisabilité.

Dans un premier temps, cette étude fera un tour d’horizon des technologies existantes (en gros, il s’agira de savoir ce qu’il est possible de faire) et de déterminer ensuite les possibles domaines d’applications pour la défense. Ensuite, une démonstration avec une imprimante 3D sera faite lors de l’European advanced airlift tactics training course, dont la prochaine édition se tiendra à Saragosse, en Espagne. Cette étape permettra d’obtenir des données sur les performances de l’impression 3D et de démontrer, le cas échéant, son intérêt opérationnel. Enfin, cette phase sera suivie par une présentation générale des résultats de cette étude.

Pour ce projet, l’AED va s’appuyer sur centre de recherche espagnol spécialiste du design industriel (la « Fundación Prodintec », installé à Gijon) et le missilier MBDA, qui utilise déjà des imprimantes 3D pour fabriquer certains composants.

Cela étant, et comme la technologie évolue vite, il serait sans doute tout aussi pertinent de s’intéresser à l’impression… 4D. En 2013, l’US Army a alloué une enveloppe de 855.000 dollars pour en étudier les applications potentielles. Cette technologie reprend le principe de l’impression 3D en lui ajoutant une variable « temps ». Pour faire simple, l’objet obtenu par « fabrication additive » aurait la propriété d’évoluer dans la durée. Et cela est possible grâce aux matériaux utilisés, certains ayant une mémoire des formes ou pouvant changer d’aspect et de consistance en fonction de la température.

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