Washington dément vouloir fournir des systèmes anti-aériens portatifs aux rebelles syriens

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Jusqu’à présent, de crainte qu’ils puissent tomber entre de mauvaises mains, les États-Unis ont toujours refusé de livrer des systèmes anti-aériens portatifs (MANPADS), comme le FIM-92 Stinger, aux groupes rebelles syriens. Ceux qui ont pu être utilisés en Syrie étaient de conception chinoise (FN-6) ou russe (SA-7, SA-24) récupérés dans les stocks des forces gouvernementales.

D’ailleurs, la position de Washington sur ce sujet ne correspondait pas à celle de Riyad, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Abdel al-Jubeir, ayant proposé, en février dernier, de donner de telles armes aux rebelles syriens. Mais pour cela, il fallait le feu vert de la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis. Feu vert qui n’a pas été donné.

Cela étant, une disposition du National Defense Authorization Act [le budget du Pentagone], signé la semaine passé par le président Obama, suggérerait une évolution de la position américaine. Du moins, c’est ce qu’a affirmé, le 27 décembre, Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

Ainsi, selon elle, un article de cette loi léverait les restrictions sur la fourniture d’armes aux groupes rebelles syriens, dont les systèmes aériens portatifs.

« L’administration de Barack Obama doit comprendre que toutes les armes qu’elle livre finiront vite dans les mains des jihadistes avec lesquels l’opposition soi-disant ‘modérée’ coopère depuis longtemps », a fait valoir Mme Zakharova, via un communiqué. Et d’ajouter : « Une telle décision est une menace directe aux forces aérospatiales russes, aux autres personnels militaires russes et à notre ambassade en Syrie, qui a été plus d’une fois visée par des tirs. Nous considérons donc cette mesure comme un acte hostile. »

En outre, la porte-parole de la diplomatie russe a accusé l’administration Obama de chercher à « miner » le futur mandat de Donald Trump, qui entrera dans la Maison Blanche le 20 janvier prochain.

Seulement, il semblerait que Mme Zakharova soit allée un peu vite en besogne. « Notre position sur les MANPADS n’a pas changé. Nous serions très préoccupés si ce genre d’armes se trouvait en Syrie », lui a répondu Mark Toner, un porte-parole du département d’État. Et pour cause : ces systèmes anti-aériens portatifs, s’ils devaient être récupérés par des groupes jihadistes, mettraient en danger les chasseurs-bombardiers de la coalition anti-EI.

L’article en question, explique Reuters, interdit au Pentagone de dépenser des fonds pour livrer des MANPADS aux groupes rebelles syriens tant qu’un rapport donnant des raisons valables de changer de position ne sera pas remis au Congrès par les sécrétaires d’État et à la Défense. Ce qui est loin d’être le cas actuellement.

Cela étant, les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les milices kurdes syriennes (YPG) et soutenues par la coalition anti-EI, ont dit espérer avoir un jour des MANPADS. Et cela afin de « se protéger contre des ennemis potentiels futurs », a expliqué Talal Silos, un porte-parole.

Sachant que l’EI n’a pas d’aviation et que les forces russes et syriennes ne menacent pas, du moins pour l’instant, les FDS, on comprend qu’il s’agit pour les milices kurdes de se protéger contre d’éventuels raids aériens turcs.

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