Fincantieri serait le seul repreneur déclaré pour le chantier naval STX France

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Parce qu’il est encore le seul à pouvoir accueillir des grosses coques destinées aux navires militaires les plus imposants (porte-avions, BPC), le chantier naval STX France de Saint-Nazaire fait partie des actifs stratégiques que Paris ne souhaite pas voir passer sous le contrôle d’un industriel susceptible de nuire aux intérêts de la construction navale française.

Or, placé en redressement judiciaire, le groupe sud-coréen STX Offshore and Shipbuilding doit se séparer de ses actifs, même les plus rentables, comme le chantier naval français, qu’il détient à 66% (le reste étant aux mains de l’État français). Et c’est ainsi que STX France a officiellement été mis en vente le 19 octobre dernier par la justice sud-coréenne. D’où les inquiétudes, à Paris, sur l’identité du repreneur.

Selon la presse, au moins trois industriels étaient intéressés : le groupe chinois Genting Hong Kong, le néerlandais Damen et l’italien Fincantieri. Finalement, un seul a déposé une offre dans les délais impartis, a fait savoir, ce 27 décembre, le tribunal de commerce du district central de Séoul. Mais ce dernier s’est refusé à donner le nom de cet éventuel repreneur.

Mais d’après plusieurs sources, dont l’agence Reuters, ce serait finalement Fincantieri qui aurait déposé la seule offre de reprise. L’abandon de Genting Hong Kong n’est pas trop surprenant dans la mesure : le groupe asiatique a sans doute voulu éviter un bras de fer avec le gouvernement français. En revanche, l’attitude de Damen, qui avait pris la tête d’un consortium pour reprendre STX France, est une surprise étant donné son activité sur ce dossier.

Par ailleurs, le constructeur naval français DCNS a déjà indiqué, comme l’a récemment rappelé son Pdg, Hervé Guillou, qu’il « s’associera avec un repreneur [de STX France] pour assumer la modeste part de l’activité que représentera la gouvernance du marché militaire ou du marché de souveraineté. » Et cela peut donner lieu à une éventuelle consolidation du secteur naval militaire en Europe.

Cela étant, le dossier est encore loin d’être clos. Dans un premier temps, le tribunal de commerce de Séoul aura à évaluer l’offre de Fincantieri. Et s’il la juge insuffisante, la procédure repartira de zéro. Puis il restera à voir, le cas échéant, ce qu’en dira le gouvernement français, sachant que, sur le segment des paquebots, le constructeur italien est très lié avec le chantier naval chinois « le chantier chinois China Sate Shipbuilding Corporation. »

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