L’auteur présumé de l’attentat de Berlin abattu par la police italienne

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On le croyait en Allemagne… Mais c’est en Italie qu’il fallait le chercher : Anis Amri, l’auteur présumé de l’attentat de Berlin, commis le 19 décembre au soir, a été abattu par la police italienne, au cours d’une fusillade à Milan. Son identité a été rapidement confirmée par Marco Minniti, le ministre italien de l’Intérieur.

Le suspect est arrivé à la garde Sesto Giovanni, dans la banlieue de Milan, dans la nuit du 22 au 23 décembre. Là, ayant attiré l’attention d’une patrouille de policiers, il n’a pas hésité à sortir une arme, ce qui lui a valu d’être immédiatement abattu.

Peu de temps après l’attentat, la police allemande avait interpellé un jeune réfugié pakistanais, avant de le relâcher, faute de charges contre lui. Mais, dans le camion Scania volé ayant servi à l’attaque contre le marché de Noël de Berlin, il fut retrouvé des papiers d’identité au nom d’Anis Amri, ainsi que, sur la portière du véhicule, les empreintes de ce dernier. Du coup, le Parquet fédéral allemand lança un avis de recherche le concernant, accompagné d’une récompense de 100.000 euros.

Originaire de Tunisie, Anis Amri connaissait bien l’Italie… Ou plus précisément les prisons italiennes. Arrivé à Lampedusa en 2011 en se déclarant mineur alors qu’il avait 18 ans, il fut condamné à 4 ans de réclusion pour avoir tenté de mettre le feu au centre d’accueil de Belpasso, près de Catane, où il avait été placé. Violent et considéré comme dangereux, aucune remise de peine ne lui fut accordée.

Libéré en mai 2015 et transféré dans un centre d’identification et d’expulsion, la Tunisie ne le reconnut pas comme étant l’un de ses ressortissants. Finalement, il lui fut intimié l’ordre de quitter l’Italie. Inscrit dans le Système d’information de Schengen (SIS), qui répertorie les personnes surveillées, Anis Amri parvint à rejoindre l’Allemagne, où il déposa une demande d’asile en prétendant être de nationalité égyptienne.

Mais la ruse ne trompa pas les autorités allemandes : sa requête étant rejetée, une nouvelle procédure d’expulsion fut lancée. Sans résultat. Seulement, dans le même temps, Amri commença à fréquenter les milieux islamistes radicaux, dont le prédicateur Abou Walaa, un Irakien d’une trentaine d’années. Ce dernier fut interpellé en novembre 2015 pour ses liens avec l’État islamique (EI). C’est ainsi que le jeune tunisien apparut sur les radars du renseignement allemand. Et son nom fut inscrit dans le fichier des individus considérés comme « potentiellement dangereux ».

Le printemps dernier, suspecté de planifier un braquage pour se procurer ensuite des armes, Amri fut mis sur écoute. Mais l’enquête le concernant n’ayant pas été concluante, le dispositif de surveillance fut abandonné en septembre.

La suite est connue : le 19 décembre, il vole un camion appartenant à une entreprise polonaise et kidnappe son chauffeur, Łukasz Urban, qu’il assassinera plus tard. Et c’est ainsi qu’il foncera sur le marché de Noël de la Breitscheidplatz, fauchant une soixantaine de personnes sur son passage (12 tués, au moins 48 blessés). Cette attaque sera revendiquée plus tard par l’EI.

Reste que la cavale d’Amri pose plusieurs questions, la principale étant de savoir comment il a pu se rendre à Milan alors qu’il faisait l’objet d’un avis de recherche international. Selon les médias italiens, il aurait été en possession d’un billet de train Chambéry-Turin. Ce qui veut dire qu’il serait passé par la France avant de rejoindre l’Italie.

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