M. Poutine dit vouloir tirer profit de l’engagement des forces russes en Syrie pour vendre des armes

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Comme l’an passé, le président russe, Vladimir Poutine, a mis l’accent sur le renforcement des moyens nucléaires de son pays afin de les rendre capable de déjouer les défenses anti-missiles, en particulier celle mise en place par l’Otan.

« Il faut renforcer le potentiel militaire des forces nucléaires stratégiques, avant tout à l’aide de systèmes de missiles capables de garantir le franchissement des systèmes de défense antimissile existants ou à venir », a en effet déclaré M. Poutine, lors d’une réunion avec l’ensemble des responsables militaires russes.

En novembre 2015, le maître du Kremlin avait tenu exactement les mêmes propos, après avoir estimé que le vrai objectif du bouclier antimissile américain était de « neutraliser le potentiel des puissances nucléaires qui ne sont pas alliées des Etats-Unis, en premier lieu la Russie. »

Cela étant, la Russie cherche également à se doter d’une telle capacité, basée sur les systèmes de défense aérienne S-300, S-400 et S-500.

En outre, M. Poutine a insisté sur la nécessité de « faire attention à n’importe quel changement dans l’équilibre des forces et de situation politico-militaire dans le monde et surtout aux frontières russes ». Ce qui suppose, a-t-il continué, de « corriger à temps nos plans pour éliminer les menaces potentielles contre notre pays. » Là, le président russe a fait référence au projet de l’Otan de renforcer son flanc oriental en déployant des bataillons multinationaux dans les États baltes et en Pologne, au titre des mesures de réassurances prises en faveur de ces pays, qui s’inquiètent des intentions de leur voisin.

Par ailleurs, le président Poutine a également évoqué l’engagement des forces russes en Syrie pour s’en féliciter. « L’armée syrienne a reçu un soutien considérable qui lui a permis de mener à bien plusieurs opérations », a-t-il relevé.

De son côté, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a précisé que les forces aérospations russes ont effectué 18.800 sorties ainsi que 71.000 frappes aériennes depuis le 30 septembre 2015, date du lancement des opérations en Syrie. Toujours selon lui, 725 camps d’entraînement des « jihadistes », 400 ateliers de fabrication d’armes et 1.500 unités de « matériels militaires » ont été détruits. Enfin « 35.000 combattants jihadistes ont été tués ». Des chiffres qui ont de quoi laisser songeur, tout comme ceux avancés par les États-Unis, qui ont dit avoir tué 50.000 membres de l’EI en deux ans. Or, dans ce domaine, la prudence est de mise, l’évaluation des pertes étant le plus souvent faite au doigt mouillé.

Quoi qu’il en soit, pour M. Poutine, « l’efficacité des armes russes en Syrie ouvre de nouvelles possibilités pour le développement de la coopération militaro-technique, il faut en profiter au maximum. » Et d’ajouter : « Nous connaissons tous l’intérêt porté par les partenaires étrangers aux armes modernes russes. »

Plusieurs nouveaux équipements ont en effet connu l’épreuve du feu en Syrie, comme le bombardier tactique Su-34 « Fullback » ou l’hélicoptère d’attaque Mil Mi-28N « Havoc B ».

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