Le budget militaire japonais va atteindre un nouveau record depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale

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Le cabinet du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a adopté, ce 22 décembre, un budget pour l’année fiscale 2017/2018 d’un montant de 97.500 milliards de yens (795 milliards d’euros environ), en hausse de 0,8%. Alors que la politique de relance (Abenomics) n’a pas donné les effets escomptés jusqu’à présent, l’objectif est toujours de relancer l’économie mais tout en poursuivant l’objectif de dégager, d’ici 2020, un excédent budgétaire hors service de la dette.

Parmi les ministères prioritaires, celui de la Défense bénéficiera d’une hausse de son budget de 1,4%, ce qui portera son montant à 5.130 milliards de yens (42 milliards d’euros), et donc à un niveau inégalé depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et cela, pour la cinquième année consécutive.

Cela étant, cette hausse des dépenses militaires japonaises est moins importante que prévu. En effet, en août, le ministère de la Défense voulait une augmentation de son budget de 2,3%. Finalement, il aura 4 milliards d’euros de moins par rapport à ce qu’il avait demandé.

Par ailleurs, comme le gouvernement nippon mise sur la faiblesse du yen sur le marché des changes, la marge de manoeuvre financière des forces d’autodéfense japonaises sera réduite pour ce qui concerne les acquisitions de matériels militaires à l’étranger, principalement aux États-Unis (F-35, V-22 Osprey, mise à niveau du système antimissile PAC-3, etc).

Quoi qu’il en soit, ce nouvel effort de Tokyo en matière de défense vise à prendre en compte l’évolution des menaces régionales. La Corée du Nord qui développe des missiles balistiques et cherche à se doter de l’arme nucléaire, figure au premier rang des préoccupations. De même que la Chine, avec laquelle le Japon a des différends territoriaux, notamment au sujet des îles Senkaku et du tracé de leur frontière maritime en mer de Chine orientale. D’ailleurs, les incidents entre les deux pays sont de plus en plus nombreux, avec des incursions chinoises dans les eaux contestées.

Aussi, le projet de budget, qui doit encore être adopté par le Parlement japonais, prévoit de renforcer la surveillance des îles Senkaku, avec la poursuite de la mise en place d’unités de combat amphibie. Et la garde côtière du Japon, qui dépend du ministère du Territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme va également voir ses ressources augmenter afin de lui permettre d’engager 200 personnels supplémentaires et d’acquérir deux nouveaux patrouilleurs.

Enfin, la défense du Japon dépend également des forces américaines, qui comptent 47.000 militaires dans l’archipel, les rapports entre Tokyo et Washington étant encadrés par des « lignes directrices » revues et corrigées en avril 2015 afin de prendre en compte le concept d’auto-défense collective. Ce dernier, défendu par Shinzo Abe, doit permettre aux forces japonaises d’intervenir à l’extérieur de leurs frontières en cas d’attaque d’un allié.

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