L’Iran et la Russie ont une base commune en Syrie

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En août dernier, Téhéran n’avait guère apprécié la « publicité » faite par Moscou au sujet de l’utilisation de la base iranienne de Hamedan par l’aviation russe pour mener des raids aériens en Syrie. Cette fois, l’indiscrétion ne vient pas de Russie mais d’Iran.

En effet, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, Ali Shamkhani, a indiqué, ce 20 décembre, que les forces russes et iraniennes partagement actuellement une base en Syrie. Toutefois, il n’en a pas précisé la localisation.

« Nous partageons une base en Syrie où l’Iran, avec l’aide de la Russie, a des activités de conseil pour aider l’armée syrienne et les forces de la résistance », a en effet déclaré M. Shamkhani. Petite précision : les « forces de résistance » désignent le Hezbollah, la milice chiite libanaise.

Officiellement, l’Iran a envoyé des « conseillers militaires » en Syrie, essentiellement issus de la force al-Qods [unité des Gardiens de la Révolution chargée des opérations extérieures], dont le chef, le général Quassem Souleymani, aurait récemment été photographié à Alep.

Par ailleurs, Ali Shamkhani, qui est aussi le coordinateur des actions politiques, militaires et sécuritaires entre l’Iran, la Syrie et la Russie, a indiqué que Téhéran et Moscou travaillent également « étroitement » sur l’aspect « militaire du combat contre le terrorisme », c’est à dire contre tous les groupes armés, jihadistes ou non, hostiles au président Bachar el-Assad.

Selon lui, l’Iran et la Russie vont même jusqu’à se coordonner sur « l’utilisation de l’espace aérien iranien. » Là, il n’a pas fait forcément référence à l’utilisation de la base de Hamedan par l’aviation russe mais sans doute aux tirs de missiles de croisières effectués depuis la mer Caspienne par la marine russe.

Enfin, malgré cette coordination entre Moscou et Téhéran, l’entente n’est pas toujours parfaite. Ainsi, M. Shamkhani a critiqué une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, qui, votée le 19 décembre avec l’aval de la Russie, prévoit le déploiement d’observateurs de l’ONU dans les quartiers d’Alep-Est pour y superviser les évacuations de civils et de rebelles. Selon lui, cela risque de favoriser le déploiement « d’éléments militaires et des renseignements de pays qui soutiennent le terrorisme. »

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