Pékin a renforcé ses capacités militaires en mer de Chine méridionale

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Alors que l’amiral Harry Harris, le chef de l’US PACOM, le commandement militaire américain pour le Pacifique, a dit les États-Unis étaient « prêts à la confrontation » avec Pékin pour défendre la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, l’Asia Maritime Transparency Initiative (AMTI), qui dépend du centre de réflexion Center for Strategic and International Studies (CSIS), a diffusé de nouvelles photographies qui suggèrent un renforcement « significatif » des capacités militaires chinoises dans cette partie du monde.

Ainsi, sur sept îlots de l’archipel des Spratleys, il a été observé des structures hexagonales susceptibles d’abriter des batteries anti-aériennes ainsi que des systèmes de défense rapprochée (CIWS, close-in weapon system) capables de détecter et de détruire, à courte portée, des aéronefs et des missiles.

« Ces emplacements probables de batteries et de CIWS montrent que Pékin tient sérieusement à défendre ses îlots artificiels en cas d’escalade armée en mer de Chine méridionale », relève l’AMTI. Et d’ajouter : « Ils formeraient notamment la dernière ligne de défense contre des missiles de croisière lancés par les États-Unis ou d’autres contre ces bases aériennes bientôt opérationnelles. »

Car l’aménagement de ces récifs artificiels dans l’archipel des Spratleys vise également à permettre le déploiement d’avions de combat dans la région. Ainsi, l’îlot de Fiery Cross passe pour être le « second porte-avions chinois » en raison de la piste de 3.000 mètres de long qui y a été construite.

Ce renforcement des capacités militaires chinoises fait suite à l’observation, sur le récif de Woody Island, situé dans l’archipel des Paracels, d’au moins une batterie de défense aérienne Hongqi-9/FD 2000, dont la conception est inspirée du S-300 russe.

Pour rappel, Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, région stratégique en raison de ses réserves en hydocarbures, de ses ressources naturelles et de sa position géographique, qui en fait le carrefour des routes maritimes. En outre, pour la marine chinoise, son contrôle lui permet de disposer d’une zone de déploiement sécurisée pour ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) basés à Hainan. Cependant, d’autres pays de la région y ont des prétentions, comme les Philippines, le Vietnam, Taïwan, Bruneï ou encore la Malaisie.

Cela étant, Pékin a réagi à la diffusion de l’étude de l’AMTI en mettant en avant son « droit » d’installer des « équipements de défense » sur les îlots des archipel Spratley et Paracel.

« Que la Chine, sur son propre territoire, réalise des travaux et déploie des équipements de défense nécessaires me semble assez normal », a en effet affirmé Geng Shuang, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. « Si vous considérez comme inadéquate la construction et le déploiement par la Chine sur son propre territoire d’équipements de défense, que dire de l’envoi de navires en mer de Chine méridionale? », a-t-il ajouté, en faisant référence à l’envoi, dans la région, de destroyers américains, au nom de la défense de la liberté de navigation.

Seulement, en juillet, la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye a estimé que les prétentions de Pékin en mer de Chine ne reposaient sur aucun fondement juridique. Un avis évidemment rejeté par le gouvernement chinois, qui continue donc comme si de rien n’était.

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