L’État islamique a sans doute mis la main sur des armes anti-aériennes à Palmyre

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En règle générale, quand une troupe bat en retraite, il est d’usage de ne laisser aucun matériel derrière soi afin d’empêcher l’ennemi de s’en servir. Or, quand l’État islamique a lancé son offensive pour reprendre Palmyre, d’où il avait été chassé en mars dernier, les forces syriennes ont quitté précipitamment leurs positions et laissé aux jihadistes, qui n’en demandaient peut-être pas tant, leurs équipements, armes et munitions. Et cela, malgré une soixantaine de frappes effectuées par l’aviation russe.

Cette avancée de l’EI pose d’ailleurs des questions. Comment les jihadistes ont-ils pu réussir un tel coup sans se faire repérer par les moyens de reconnaissance et de renseignements russe? À Moscou, on accuse volontiers la coalition dirigée par les États-Unis, en particulier son manque de « coopération », alors que son attention se focalise sur Mossoul (Irak) et, dans une moindre mesure, Raqqa (Syrie).

Certains pourraient « faire valoir l’argument selon lequel le régime, soutenu par la Russie, était tellement focalisé sur Alep qu’il a oublié de regarder dans le rétroviseur », a commenté, le 13 décembre, le capitaine de vaisseau Jeff Davis, un porte-parole du Pentagone, pour qui ce mouvement en direction de Palmyre est « probablement l’une des contre-attaques les plus significatives que nous ayons vues de la part de l’EI. »

« En conséquence, l’EI a pris tout le matériel laissé sur place par le régime. Cela pourrait comprendre des véhicules blindés, de l’artillerie », a continué le porte-parole. Et aussi, probablement, des armes anti-aériennes…

Du moins, c’est ce que redoute le général Stephen Townsend, le commandant de l’opération Inherent Resolve. Lors d’une vidéo-conférence, le 14 décembre, ce dernier a donné une évaluation du matériel saisi par l’EI à Palmyre.

« Nous pensons que cela inclut des véhicules blindés et différentes armes à feu et armes lourdes, peut-être des équipements de défense anti-aérienne », a ainsi déclaré le général Townsend. « En gros, tout ce dont ils s’emparent représente une menace pour la coalition, mais nous pouvons maîtriser ces menaces et nous le ferons », a-t-il continué.

« J’anticipe que nous aurons des opportunités pour frapper cet équipement et nous éliminerons bientôt l’EI qui le manipule », a encore affirmé le général Townsend, sans pour autant donner de précisions sur l’armement anti-aérien éventuellement tombé aux mains des jihadistes (missiles ou canon anti-aérien).

Dans un premier temps, a expliqué le chef de l’opération Inherent Resolve, la coalition laissera le temps « aux Russes de tenter de reprendre » Palmyre. Mais s’ils ne le font pas, a-t-il assuré, « nous ferons ce que nous avons à faire pour nous défendre et nous mènerons ces actions en prévenant les Russes », afin d’éviter tout incident.

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