La DGA a lancé la rénovation du système de surveillance spatiale GRAVES

graves-20161212Mis en service en 2005, le système radar GRAVES (Grand réseau adapte à la veille spatiale), qui permet de suivre des débris spatiaux ainsi que les satellites d’observation et d’écoute étrangers évoluant à une altitude comprise entre 400 et 1.000 km, est exploité par le centre opérationnel de surveillance militaire des objets spatiaux (COSMOS), installé sur la base aérienne 942 de Lyon Mont-Verdun.

Ce système, unique en Europe, doit faire l’objet d’une opération de « maintien de performances jusqu’à l’horizon 2025-2030 », conformément à ce qu’avait prévu la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019. D’où la notification, annoncée ce 12 décembre, par la Direction générale de l’armement (DGA) d’un contrat allant dans ce sens à l’Office national d’études et recherches aérospatiales (ONERA) ainsi qu’à la société Degreane Horizon. Le montant de cette commande n’a pas été précisée.

Ainsi, l’ONERA sera chargé de la « rénovation et des améliorations des sites de réception et d’exploitation et sera garant du maintien des performances du système puis de leur extension » tandis que la responsabilité du site d’émission reviendra à Degreane Horizon.

Conçu et développé par l’ONERA dans les années 1990, le système GRAVES se compose d’un radar bistatique (site d’émission près de Dijon et site de réception sur le plateau d’Albion dans les Alpes-de-HauteProvence) et d’un serveur d’exploitation utilisé par le COSMOS de Lyon Mont-Verdun.

« C’est le seul système européen capable d’assurer de façon autonome la détection et le catalogage des objets spatiaux en orbite basse. Les données générées permettent de connaître à tout instant la position de l’ensemble des satellites suivis. Demain, certaines performances seront accrues grâce notamment à des interventions au niveau des antennes de réception et du traitement du signal, supportées par un nouveau calculateur », fait valoir l’ONERA.

Cela étant, cette modernisation du système GRAVES se fera a minima. Comme l’a expliqué, en mai dernier, le général Jean-Daniel Testé, le ommandant interarmées de l’espace, ces « rénovations ne permettront pas de continuer à détecter les objets militaires dont la taille se réduit sans cesse, à l’image des nanosatellites et des CubeSat, ni de suivre un nombre croissant d’objets, à moins d’améliorer les performances du radar. »

Et d’ajouter : « Cette amélioration, ainsi que la capacité de suivi des objets sur l’orbite géostationnaire, sont aujourd’hui exprimées dans le cadre de l’objectif d’état-major SCCOA 5, (*) qui doit faire l’objet de financements dans la prochaine LPM. En parallèle, la défense cherche à valoriser les données GRAVES dans le programme européen SST (Space Surveillance and Tracking); ce programme, lancé par la Commission européenne en 2015, devrait attribuer à la France un budget de quatre millions d’euros par an pour la fourniture de données GRAVES et d’un service anticollision. »

(*) Système de commandement et de conduite des opérations aérospatiales

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