Le Pentagone annonce l’envoi de renforts pour aider les FDS à isoler Raqqa, le bastion de l’EI en Syrie

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En novembre, les groupes rebelles syriens soutenus par la Turquie ont lancé une offensive en direction d’Al-Bab, l’un des derniers bastions tenu par l’État islamique dans la province d’Alep, dans le nord-est de la Syrie.

Et, dans le même temps, les Forces démocratiques syriennes (FDS), appuyées par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis tout en suscitant l’hostilité d’Ankara en raison de la présences de milices kurdes syriennes (YPG) dans leurs rangs, ont aussi lancé une opération visant Raqqa, la « capitale » de l’EI en Syrie.

Seulement, les relations compliquées entre ces différents acteurs font que la situation est figée, que ce soit à Al-Bab ou à Raqqa. Pour autant, la coalition anti-jihadiste n’entend pas s’en satisfaire, d’autant plus que, avec la bataille de Mossoul, en Irak, il faut empêcher l’EI d’envoyer éventuellement des renforts vers la capitale de son « califat ».

Pour le moment, les FDS sont accompagnés par un certain nombre d’opérateurs des forces spéciales occidentales, parmi lesquels on compte 300 commandos américains. Mais leur nombre va encore augmenter dans les prochains jours.

« Les Etats-Unis vont déployer quelque 200 soldats supplémentaires en Syrie, incluant des forces spéciales, des formateurs, des conseillers », a en effet déclaré Ashton Carter, le chef du Pentagone, lors d’un forum sur la sécurité régionale organisé le 9 décembre par l’Institut international des études stratégiques (IISS) à Manama (Bahreïn).

Pour M. Carter, il s’agit d’isoler Raqqa, alors que les FDS en sont actuellement à une vingtaine de kilomètres, et d’empêcher l’EI de « un sanctuaire au-delà » de son bastion.

S’agissant de Mossoul, le secrétaire américain à la Défense a estimé que les jours de l’EI y sont comptés, même si l’opération en cours, qu’il qualifie de « complexe », prendra du temps.

Quoi qu’il en soit, l’annonce de M. Carter vient après celle de la Turquie, qui a décidé l’envoi de 300 membres de ses forces spéciales dans le secteur d’Al-Bab, ville située à 25 km de la frontière turco-syrienne.

Après avoir pris l’avantage sur l’EI assez facilement à Jarabulus et Dabiq, les rebelles syriens et les forces turques engagées dans l’opération « Bouclier de l’Euphrate », aussi lancée pour empêcher les milices kurdes syriennes de faire la jonction entre les zones qu’elles contrôlent, éprouvent de grandes difficultés à Al-Bab, où les jihadistes leur opposent une vive résistance.

Par ailleurs, cet envoi de 200 militaires supplémentaires en Syrie a été décidé alors que le rôle sans cesse croissant des forces spéciales américaine dans les opérations en cours aux dépens des forces dites « classiques » donne lieu à quelques frictions au sein du Pentagone. Et un article du Washington Post, selon lequel le Joint Special Operations Command (JSOC) aurait, à l’avenir, « plus de pouvoirs pour surveiller, planifier et potentiellement lancer des attaques sur les cellules terroristes à travers le monde », a mis le feu aux poudres.

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