Londres est prêt à renforcer ses liens militaires avec les monarchies du Golfe face à « l’agressivité de l’Iran »

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Alors que la prochaine administration américaine ne sera visiblement pas disposée à faire la moindre concession à l’égard de l’Iran, le Royaume-Uni pourrait suivre la même ligne. Du moins, c’est que laissent penser les propos tenus par Theresa May, qui aura été la première femme et le premier chef du gouvernement britannique à participer, ce 7 décembre, à un sommet des six pays (*) du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

« Tandis que nous répondons aux nouvelles menaces posées à notre sécurité, nous devons aussi continuer à affronter les acteurs étatiques dont l’influence alimente l’instabilité dans la région », a en effet affirmé M. May. « Je veux donc vous assurer que j’ai conscience de la menace posée par l’Iran pour le Golfe et plus largement pour le Moyen-Orient » et « je suis pleinement déterminée à un partenariat stratégique », a-t-elle continué.

Pour autant, et contrairement à Donald Trump, il n’est pas question pour Londres de remettre en cause l’accord sur le nucléaire iranien, signé à Vienne le 14 juillet 2015.

« Nous avons obtenu un accord qui neutralise la possibilité pour l’Iran d’acquérir des armes nucléaires pendant plus d’une décennie » mais « nous devons travailler ensemble pour faire face à la politique régionale agressive de l’Iran », a fait valoir Theresa May.

La veille, reçue à bord du porte-hélicoptères HMS Ocean, actuellement en escale à Bahreïn, Mme May avait souligné la nécessité pour le Royaume-Uni de « réaffirmer » son « partenariat avec les pays du CCG » et de « renforcer la coopération en matière de sécurité » avec ces derniers.

Et, selon elle, il est même « vital d’apporter une démonstration claire d’un engagement britannique durable pour la sécurité du Golfe. » Car, cela va de pair avec le développement des échanges commerciaux avec les pays du CCG, dans un contexte marqué par le Brexit [sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, ndlr].

Cela étant, les propos de Mme May ne font que confirmer la politique britannique dans la région. Pour rappel, la Royal Navy disposera d’une base navale permanente à Bahrein (où, par ailleurs, est installé le quartier général de la Ve Flotte américaine) et il est envisagé d’en établir une autre à Oman.

(*) Arabie saoudite, Bahreïn, les Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar.

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