Donald Trump tacle Boeing pour les coûts du futur avion « Air Force One »

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Avec un président rompu au monde des affaires, les industriels américains du secteur de la défense ont sans doute du souci à se faire… Car « on ne l’a fait pas » à Donald Trump, qui prendra ses fonctions à la Maison Blanche le 20 janvier prochain. Et Boeing vient de l’apprendre à ses dépens.

En cause : le remplacement des deux actuels avions présidentiels B-747-200B (ou VC-25A), entrés en service au début des années 1990 et utilisés par l’US Air Force pour les déplacement présidentiels devpuis la base aérienne d’Andrews. L’un de ses deux appareils est appelé « Air Force One » quand le président des États-Unis est à bord.

En janvier, le Pentagone a confié à Boeing l’un des deux premiers contrats à cette fin, le montant de la commande totale devant être de l’ordre de 3 milliards d’euros. La solution retenue repose sur le B-747-8, une version présentant des performances supérieures à celle des VC-25A.

Mais il ne suffit de prendre un appareil quelconque pour en faire un avion présidentiel : pour cela, il faut ajouter des capacités et des équipements particuliers, comme la possibilité de se ravitailler en vol, de disposer de communications chiffrées ou bien encore de pouvoir écarter éventuellement la menace de missiles sol-air. Autant de fonctionnalités qui alourdissent la facture.

Seulement, le prix demandé par Boeing est excessif pour Donald Trump. Et il l’a fait savoir via son compte Twitter… « Boeing construit un Air Force One 747 tout neuf pour les futurs présidents, mais les coûts s’envolent, plus de quatre milliards de dollars [sic! c’est 2 B-747-8 pour 3 milliards, ndlr]. Annulez la commande!’, a-t-il lancé.

Mais comme il ne pouvait pas donner de précisions en 140 signes, M. Trump est revenu à la charge en s’adressant aux journalistes qui guettent la moindre de ses déclarations au pied de la « Trump Tower », à New York. « L’avion est complètement hors de contrôle. Cela va coûter plus de quatre milliards de dollars pour le programme Air Force One et je pense que c’est totalement ridicule. Boeing nous fait un petit tour de passe-passe. Nous voulons que Boeing gagne beaucoup d’argent mais pas autant que ça », s’est-il insurgé.

Pour le moment, Boeing n’a pas réagi aux propos du successeur de Barack Obama. Sans doute que les dirigeants de l’avionneur laissent passer l’orage…

A priori, M. Trump n’a pas rien trouvé à dire – mais ça peut venir – sur la commande de 21 hélicoptères VH-92 destinés à la flotte présidentielle pour 1,24 milliard de dollars. Les premiers appareils doivent être livrés en 2017 au Marine Helicopter Squadron One (HMX-1).

Cela étant, le président élu s’était déjà fait remarquer, en 2015, en critiquant vertement le programme d’avion de combat F-35, qui, conduit par Lockheed-Martin, a été surnommé le « Trillion program », en raison du dérapage répété de ses coûts.

« Quand ils disent qu’il ne peut pas fonctionner aussi bien que les avions que nous avons déjà, que faisons nous à dépenser autant d’argent », avait lancer M. Trump au sujet du F-35 et des 160 milliards de dollars de dépassement du budget initialement prévu.

« L’un des pilotes d’essais a dit qu’il [le F-35] n’est pas aussi bon que ceux que nous avons déjà (…) qui sont beaucoup moins chers (…) Alors, quand j’entends ça, immédiatement, je dis que nous devons faire quelque chose. Parce que vous savez, ils dépensent des milliards. Ce n’est qu’un avion. Il n’y a jamais eu quelque chose comme ça en termes de coût », avait-il ajouté.

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