L’AIEA met à nouveau en garde contre le risque d’attaques visant des installations nucléaires

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Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ne cesse de le répéter. Comme il l’a déjà fait en mars dernier, Yukiya Amano a de nouveau mis en garde, ce 5 décembre, contre le risque d’attaques visant des installations nucléaires.

« Des terroristes et des criminels vont chercher à exploiter toute faille dans le système de sécurité nucléaire mondial », a en effet affirmé M. Amano, au premier jour d’une conférence internationale sur la sécurité nucléaire à Vienne. Et selon lui, aucun pays n’est à l’abri d’une telle attaque.

En réalité, deux risques existent. En premier lieu, et c’est le plus évident, il y a celui d’une attaque directe contre un centrale nucléaire (ou un laboratoire) ou bien visant des matériaux radioactifs « en transit ». Aussi, a souligné M. Amano, il faudrait être davantage vigilant sur les conditions « et de traitement des sources radioactives usagées. »

La seconde menace porte sur la confection de « bombes sales », c’est à dire des dispositifs qui associent des explosifs à des matériaux radioactifs. Si ils ne sont pas spectaculaires à court terme, les effets de ces engins peuvent être dévastateurs à moyen ou long terme sur la population exposée. En outre, plusieurs groupes terroristes – notamment tchétchènes – ont tenté de commettre des attentats selon ce mode opératoire.

Évidemment, dans un contexte marqué par la menace jihadiste, les avertissements de M. Amano sont à prendre au sérieux. Toutefois, le dernier rapport d’Europol [.pdf] a relativisé les risques d’attaque d’installations nucléaire par l’État islamique (EI ou Daesh). En effet, la priorité de l’organisation jihadiste est de s’en prendre aux « cibles molles », avec l’objectif de causer le maximum de victimes.

« Cette préférence pour les cibles molles signifie qu’attaquer les infrastructures essentielles telles que les réseaux électriques, les installations nucléaires et les centres de transport n’est actuellement pas une priorité » des jihadistes, peut-on lire dans le rapport, qui s’inquiéte surtout d’une importation en Europe des modes opératoires de l’EI.

« L’utilisation dans des voitures piégées d’engins artisanaux, d’explosifs militaires ou achetés dans le commerce n’apas encore été employée par le groupe EI en Europe », souligne l’Office européen de police. Mais, ajoute-t-il, « étant donné que les modes opératoires utilisés au Moyen-Orient ont tendance à être copiés par les terroristes en Europe, il est tout à fait concevable que le groupe EI les utilise à un moment. »

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