La nomination du général Mattis à la tête du Pentagone va se heurter à un écueil législatif

mattis-20161202Le 1er décembre, le prochain président des États-Unis, Donald Trump, a annoncé que son secrétaire à la Défense serait le général James « Mad Dog » Mattis (alias le « moine guerrier »). Le choix de cette figure de l’US Marine Corps (USMC) a plutôt bien été accueilli outre-Atlantique. Seulement, il peut susciter quelques réserves.

Le général Mattis a quitté l’uniforme en 2013, après avoir occupé les fonctions de chef de l’US Centcom, le commandement militaire américain pour l’Asie centrale et le Moyen-Orient. Sa nomination à la tête du Pentagone, en raison de ses états de service et de sa réputation, risque, par exemple, de faire de l’ombre au chef d’état-major interarmées, à savoir le général Joseph Dunford, issu lui aussi de l’USMC.

Le législateur américain avait prévu un tel cas de figure. En effet, pour qu’un ancien militaire puisse prendre les fonctions de secrétaire à la Défense, la Section 903(a) du « National Defense Authorization act » impose un délai de 7 ans entre la date de son départ de l’armée et celle de sa nomination. Or, le général Mattis ne répond pas à ce critère.

Pour que le Congrès valide sa nomination à la tête du Pentagone, le général Mattis devra obtenir une dérogation. Ce n’est pas un cas inédit : le général Georges Marshall avait été nommé secrétaire à la Défense par le président Harry S. Trumman seulement 5 ans après avoir quitté l’armée (et à l’époque, la loi imposait un délai de 10 ans).

Reste donc à voir si le Sénat sera prêt à accorder une telle dérogation. En tout cas, le très influent sénateur John McCain, qui préside le Comité des forces armées, y serait favorable. Le général Mattis est « l’un des meilleurs officiers de sa génération et un leader extraordinaire. J’espère qu’il aura l’occasion de servir à nouveau les États-Unis », a-t-il affirmé au sujet du « moine guerrier ».

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