L’ONU confirme les lourdes pertes subies par les forces irakiennes à Mossoul

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Lors de sa dernière audition devant les députés de la commission de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, avait souligné la dureté des combats à Mossoul, cible d’une offensive des forces irakiennes visant à chasser les jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh) de cette ville.

« Même si les images de télévision montrent parfois un peu d’euphorie, les combats sont très durs : on dénombre plusieurs centaines de morts de chaque côté », avait expliqué le ministre, sans plus de précisions.

Le 1er décembre, la Mission des Nations unies en Irak a donné un premier bilan des combats à Mossoul. Ainsi, pour le seul mois de novembre, les forces irakiennes ont eu 1.959 tués dans leurs rangs ainsi que 450 blessés. Ces chiffres, qui incluent également les pertes subies par les policiers au combat, les combattants kurdes (peshmergas) et les milices paramilitaires pro-gouvernementales, sont trois fois plus élevés que ceux constatés en octobre (672 tués).

En outre, 926 civils ont aussi perdu la vie en Irak en novembre, dont 332 dans la région de Mossoul (province de Ninive). « Le nombre de victimes est stupéfiant et compte une proportion significative de civils », a commenté Jan Kubis, l’envoyé spécial des Nations unies en Irak.

Mais, que ce soit pour les forces irakiennes et les civils, ces chiffres, « doivent être considérés comme un minimum », a prévenu l’ONU. Et cela d’autant plus que le gouvernement irakien n’a, à ce jour, fourni aucun bilan global des pertes subies par ses troupes depuis le début de la bataille de Mossoul.

En outre, 74.000 civils ont fui la ville depuis la mi-octobre… Et il en resterait encore plus d’un million. « Daesh a recours aux tactiques les plus perverses, en tirant depuis des maisons et en enlevant ou déplaçant de force des civils dont il se sert comme boucliers humains », a souligné M. Kubis.

Quoi qu’il en soit, la coalition anti-EI, dirigée par les États-Unis, s’attend à plusieurs semaines de « durs combats ». Le général Joe Votel, le chef de l’US CENTCOM, le commandement américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, s’est même risqué à affirmer que « la bataille pourrait durer encore « deux mois ».

En attendant, malgré les risques de dommages collatéraux, les chasseurs-bombardiers de la coalition ne sont pas inactifs. Ainsi, il y a quelques jours, ils ont bombardé 4 des 5 ponts sur le Tigre que compte la ville.

Ces frappes ont consisté « à mettre hors d’usage » et « non à détruire » ces ouvrages, a expliqué le général britannique Rupert Jones, chef adjoint des forces de la coalition. Et elles « sont notamment destinés à empêcher les jihadistes retranchés à l’ouest du Tigre d’acheminer des camions bombes de l’autre côté du fleuve, où ont lieu les combats », a-t-il ajouté. En clair, il s’agit d’entraver la liberté de mouvement de l’EI.

Par ailleurs, un porte-parole des autorités de la région autonome du Kurdistan irakien, Halgord Hekmat, a indiqué que 1.600 Peshmergas ont été tués au combat contre l’EI depuis 2014. Et 10.000 autres ont été blessés. Toutefois il n’a pas donné de bilan concernant les combats en cours à Mossoul.

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