L’Ukraine a lancé des exercices militaires près de la Crimée

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En dépit des tensions tendues à l’extrême avec Moscou, notamment en raison de l’appui russe fourni aux séparatistes du Donbass (sud-est de l’Ukraine), Kiev a pris l’initiative de lancer, ce 1er décembre, près de la Crimée, région ukrainienne annexée par la Russie en mars 2014, des exercices militaires d’une durée deux jours, avec des tirs de missiles à la clé.

« Les lancements (de missiles) ont débuté. Tout se passe comme prévu. Il n’y a pas eu de réponse de la Russie mais l’armée ukrainienne est prête à tout », a commenté Volodymyr Kryjanovski, porte-parole militaire ukrainien. Selon ce dernier, ces exercices concernent surtout les unités de défense aérienne, dotés de systèmes S-300.

Dans un premier temps, la réaction de Moscou a été plutôt évasive à l’annonce de la tenue de ces exercices ukrainiens. « Au Kremlin, on ne voudrait pas permettre des actions de l’Ukraine, qui violeraient le droit international, qui pourraient aboutir à la création de conditions dangereuses pour les vols internationaux au-dessus du territoire russe ou dans les régions avoisinantes », a ainsi affirmé, le 30 novembre, Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.

Mais le ton a changé après le début des manoeuvres des forces urkrainiennes, le même Dmtri Peskov auant assuré, auprès du quotidien Vedomosti, que la Russie « neutraliserait les missiles ukrainiens si elle se sentait menacée. »

Puis, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a qualifié ces exercices ukrainiens de « provocation » alors que l’agence russe de l’aviation venait d’affirmer que l’Ukraine violait « les accords internationaux » avec des manoeuvres qui « menacent la sécurité des vols de l’aviation civile. »

En tout cas, selon l’agence de presse Ria Novosti, des navires russes de la flotte de la Mer Noire ont été mis en alerte et, selon une source militaire, « ont pris position au large de la côte occidentale de la Crimée pour la durée prévue des essais de missiles.’

« Les défenses aériennes navales ont été mises en état d’alerte. Les équipements sont conçus en premier lieu pour abattre des missiles antinavires et les missiles de croisière. Avec les unités de défense aérienne terrestres de la péninsule, les navires ont formé un bouclier pratiquement impénétrable pour les missiles de l’ennemi », a expliqué cette source.

Évidemment, dans un contexte où la moindre étincelle peut mettre le feu aux poudres, la sérénité n’est pas de mise. « La France exprime son inquiétude s’agissant de la mobilisation de bâtiments russes au large de la Crimée en réponse aux essais de missiles de l’Ukraine à proximité de la péninsule », a ainsi affirmé le ministère français des Affaires étrangères. « Nous appelons les parties à s’abstenir de toute escalade et à privilégier le dialogue auquel la France est prête à contribuer par tous les moyens », a-t-il encore ajouté.

Ces exercices ont été planifiés alors que, le 22 novembre, la Russie a accusé les services de renseignement ukrainien (SBU) d’avoir enlevé deux de ses soldats en Crimée.

« Le 20 novembre, des membres du SBU ont arrêté illégalement en Crimée et emmené en Ukraine les soldats russes Maxime Odintsov et Alexandre Baranov. […] Nous considérons ces actes des services spéciaux ukrainiens à l’encontre de citoyens russes comme une nouvelle provocation grossière et exigeons leur retour immédiat en Russie », avait en effet affirmé le ministère russe de la Défense.

De son côté, le SBU a confirmé avoir interpellé ces deux soldats, en précisant qu’il s’agissait de « deux anciens militaires ukrainiens qui ont trahi leur serment et ont rejoint l’armée russe après l’annexion illégale de la Crimée. » Et d’ajouter que, accusés de « désertion » et de « hautre trahison », ils ont ont été arrêtés après avoir traversé la frontière » entre la Crimée et l’Ukraine.

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