Le chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar visé par une frappe française en Libye?

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Lors de son audition sur les opérations en cours devant les députés de la commission de la Défense, le 16 novembre dernier, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait expliqué que l’action de la France en Libye se résumait en trois points.

Le premier vise à endiguer la menace jihadiste (avec la Tunisie à l’ouest, l’Égypte à l’est, l’opération navale européenne Sophia au nord et Barkhane au sud). Et d’ajouter : « Nous continuons ensuite à amasser du renseignement pour pouvoir, si besoin est, agir contre des groupes terroristes. »

Les forces françaises sont-elles passées à l’action contre des groupes terroristes » le 14 novembre, près d’Al Qarda al-Shati, localité située à 70 km au nord de Sebha, la capitale du Fezzan?

Les informations concernant une frappe aérienne menée dans cette région sont contradictoires. L’agence de presse libyenne LANA, qui a été la première à le rapporter, a fait état d’au moins 7 tués, dont un « émir » de premier plan d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), à savoir Abou Talha al-Libi, alias Abou Talha al-Hassnawi. Mais cela n’a pas encore été confirmé… et la chaîne de télévision al-Arabiya a même affirmé que ce dernier aurait réussir à s’enfuir avant ce raid aérien.

En outre, al-Libi n’était a priori pas le seul chef jihadiste visé. Citant une source militaire libyenne, le site Middle East Eye a affirmé que deux autres l’étaient également, dont Yahia Abou al-Hammam, l’émir d’AQMI pour le Sahara et Mokhtar Belmokhtar, le chef du groupe al-Mourabitoune, responsable, entre autres, de la prise d’otages meutrière d’In Amenas, en janvier 2013, et d’une série d’attaques contre des hôtels accueillant une clientèle internationale au Mali et au Burkina Faso.

« Ils ont lancé des missiles sur deux maisons, dont une qui appartenait à Abou Talha al-Libi, car cette région est une de ses zones d’influences. Mais aucun des émirs n’étaient là. On ignore s’ils ont été prévenus », a expliqué cette source militaire libyenne à Middle East Eye.

Cela étant, dès le 15 novembre, le capitaine de vaisseau Jeff Davis, porte-parole du Pentagone, a affirmé que le raid mené dans la région de Sebha n’avait pas été effectué par l’aviation américaine. Mais, sur les réseaux sociaux (et en particulier Twitter), la rumeur suggérait depuis qu’il avait été mené par des avions français, plus précisément par des Rafale ayant décollé depuis la base aérienne de Mont-de-Marsan.

Le fin mot de l’histoire a peut-être été donné par le Wall Street Journal, qui, dans un article publié le 27 novembre, affirme que le raid en question a été effectué par l’aviation française, sur la foi de renseignements collectés par les forces américaines. Seulement, l’on se refuse à faire le moindre commentaire officiel de part et d’autre de l’Atlantique sur cette opération.

« Si cette frappe est un succès, elle représenterait l’aboutissement des efforts accomplis par les États-Unis, la France et d’autres alliés pour capturer ou tuer Belmokhtar. Elle refléterait aussi l’ampleur de la coopération militaire en matière de renseignement entre les deux pays », écrit le Wall Street Journal, en se fiant aux propos tenus par des responsables français et américains.

Selon des officiels américains, cet appui dans le domaine du renseignement a consisté à compléter les informations que la partie française connaissait déjà au sujet de Belmokhtar en « prévision de ce raid ».

Pour le moment, des vérifications sont actuellement en cours pour confirmer ou non la mort de Belmokhtar. Ce ne serait pas la première fois que le chef jihadiste est visé par un raid aérien. Cela fut le cas en juin 2015, près d’Ajdabiya (Libye)… Mais la frappe, conduite par des F-15 américain, avait manqué son but…

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