Les capacités de la Marine « défiées » par les sous-marins russes dans le golfe de Gascogne

borei-20160310

Il est régulièrement question de vols de bombardiers stratégiques russes Tu-160 « Blackjack » ou Tu-95 « Bear » près de l’espace aérien de pays membres de l’Otan et/ou de l’Union européenne. En revanche, même si certaines affaires ont défrayé la chronique en Suède ou encore, récemment, au Royaume-Uni, la présence de sous-marins présumés russes est moins évoquée.

Or, lors de son discours prononcé à l’occasion du forum « Innovation » de la Direction générale de l’armement (DGA), le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a fait le tour des menaces auxquels les forces armées sont (ou seront) confrontées.

« Nous assistons à un retour des expressions de puissance de certains États, qui remettent en question les équilibres et les souverainetés établis. Ces contestations s’appuient sur le haut niveau technologique de pays comme la Russie ou la Chine », a affirmé le ministre.

Et ce dernier de donner un exemple : « Ainsi, les incursions dans le golfe de Gascogne de sous-marins russes mettent au défi nos capacités de patrouille maritime » et « cela conforte notre choix de la future frégate de taille intermédiaire (FTI), ainsi que d’autres programmes navals qui renouvellent et renforcent nos moyens de surveillance et de protection de nos espaces maritimes. »

En mars, quand il fut révélé qu’un sous-marin russe avait été repéré quelques semaines plus tôt dans le golfe de Gascogne (une première depuis la Guerre froide, avait-il été souligné à l’époque), M. Le Drian se refusa à faire le moindre commentaire, que ce soit pour confirmer ou démentir cette information. Aussi, cette petitre phrase de son discours marque un changement de ton qui vise à faire savoir à Moscou que la France suit de près les mouvements de ses submersibles près de ses côtes.

En outre, le ministre a parlé non pas d’une mais de plusieurs incursions dans le golfe de Gascogne, par ailleurs traversé partraversé par un câble de télécommunications reliant l’Espagne au Royaume-Uni. Il s’agit probablement de sous-marins se dirigeant vers la Méditerranée, comme ceux qui ont été récemment pistés par la Royal Navy et l’Otan et/ou d’un ancien SNLE [sous-marin nucléaire lanceur d’engins] transformé pour mener des missions de renseignement, à l’image des BS-64 Podmoskovye et BS-136 Orenbourg, qui servent de « bateau-mère éau Paltus, un mini-sous-marin de 50 mètres de long.

Par ailleurs, outre ces incursions de sous-marins, M. Le Drian a également évoqué le déni d’accès de certaines zones, avec dans le domaine de la défense aérienne, l’apparition de nouveaux systèmes de détection intégrés « dissiminés et difficile à repérer. » En outre, a-t-il continué, « nous ne pouvons plus y intervenir de la même façon. De même, notre furtivité devient contestée par les radars passifs et les radars basse fréquence trans horizons. Le brouillage du GPS devient systématique. » Et de citer l’exemple de l’Ukraine, où « la guerre électronique russe a paralysé les communications. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]