A400M : M. Le Drian croit « en la totale bonne foi » du patron d’Airbus

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Au début du mois, à l’occasion de l’examen du projet de loi de finances initiale 2017 en commission élargie, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait fait part de son exaspération face aux difficultés du programme d’avion de transport A-400M « Atlas », mené par Airbus.

Pour rappel, la disponibilité des 10 premiers appareils livrés à l’armée de l’Air était alors catastrophique (un ou deux, seulement, en état de vol), en grande partie à cause d’un problème identifié au niveau des boîtes relais des réducteurs d’hélices (PGB – Propeller Gear Box) de leurs turbopropulseurs TP-400. En outre, la livraison de 6 avions dotés de capacités tactiques initiales [largages, autoprotection et posé sur des terrains sommaires d’ici la fin de cette année semblait compromise alors qu’il s’agissait d’un engagement pris en 2015 par Tom Enders, le patron d’Airbus.

En commission élargie, estimant ces retards « inadmissibles », M. Le Drian avait pointé la responsabilité de l’entreprise et fait état de « discussions toniques » avec les dirigeants d’Airbus. Et d’ajouter : « L’A400M a une longue histoire. Une histoire pénible. Et nous sommes dans unes situation extrêmement préoccupante. Peut-être que ça va marcher. Je le souhaite. Mais si ça ne marche pas, on sera devant une crise lourde. »

A priori, cette « crise lourde » serait évitée. Du moins, c’est ce que le ministre veut croire. Lors d’une audition devant les députés de la commisson de la Défense, M. Le Drian est revenu sur ce dossier, évoquant une « situation invraisemblable ».

« J’ai rencontré Tom Enders […] avec mes collaborateurs, et cette réunion nous permet de penser que les engagements pris par Airbus seront tenus, de sorte que nous pourrions disposer, à la fin de cette année, de 6 A400M dotés des capacités tactiques […] et d’un transmetteur de puissance de nouvelle génération [PGB, ndlr], ou rénové. Celui-ci permettrait d’éviter des immobilisations aussi fréquentes qu’auparavant, puisqu’elles interviendront après 650 heures de vol », a expliqué M. Le Drian, et non plus au bout de 20 heures comme c’était le cas il y encore peu.

Cependant, le ministre se veut encore prudent. « L’expression de mon mécontentement a donc payé, mais je suis comme saint Thomas », a-t-il dit, en référence à l’apôtre du Christ qui ne voulait croire que ce qu’il voyait. « Pour l’instant, nous avons deux avions sur six, et le troisième va arriver. M. Enders a fait preuve d’une grande détermination et je veux croire en sa totale bonne foi », a conclu M. Le Drian.

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