Un mois après sa mise en service, le destroyer futuriste américain USS Zumwalt est en panne

zumwalt-20151213

Destroyer aux lignes futuristes, le destroyer américain USS Zumwalt est officiellement entré en service au sein de la marine américaine le 15 octobre dernier, à l’issue d’une campagne d’essais en mer. Le mois précédent, il avait été immobilisé pendant deux semaines à cause d’une fuite dans son système de propulsion.

Mais l’US Navy n’est visiblement au bout de ses peines car ce navire, qui a coûté 4,4 milliards de dollars, est de nouveau immobilisé en raison d’une avarie affectant les échangeurs de chaleur dans sa centrale électrique, laquelle fournit l’énergie à ses moteurs ainsi qu’à ses systèmes d’armes.

Cette panne est survenue alors que l’USS Zumwalt traversait le canal de Panama pour rejoindre la base navale de San Diego, son futur port d’attache. Il a dû être remorqué jusqu’à l’ancienne station navale Rodman, au Panama, afin d’évaluer l’importance de la panne et déterminer, en conséquence, un calendrier des réparations et des essais à effectuer.

La centrale électrique de l’USS Zumwalt a une capacité pouvant aller jusqu’à 78 mégawatts, ce qui, théoriquement, permettrait à ce destroyer de mettre en oeuvre une arme électromagnétique. Mais, en attendant, et outre la panoplie de missiles qu’il emporte, il doit se contenter de l’Advanced Gun System, un canon de 155 mm qui, fournis par BAE Systems, est capable d’envoyer un projectile guidé par GPS à plus de 100 km de distance.

Pour cela, ce canon utilise le Long Range Land Attack Projectile (LRLAP), développé par Lockheed-Martin. Seulement, la semaine passée, l’on a appris que le prix de cette munition avait atteint les 800.000 dollars pièce, soit presque autant que pour un missile de croisière. Du coup, l’US Navy n’en a commandé que 90 exemplaires au lieu des 600 qui étaient prévus.

Initialement, la marine américaine espérait disposer de 24 destroyers de la classe Zumwalt. Mais, là encore, en raison du dérapage des coûts, la commande fut réduite à seulement 3 exemplaires.

Cela étant, le Zumwalt se veut être le nec plus ultra des navires de surface. Informatisé, automatisé et lourdement armé (à condition qu’il ait ses munitions…), ce bâtiment d’une longueur de 185,9 mètres pour une largeur de 24,4 mètres et déplacement de 15.480 tonnes a la signature radar d’un petit bateau de pêche.

Par ailleurs, l’USS Zumwalt n’est pas le seul navire moderne à poser des problèmes à l’US Navy. Les Littoral Combat Ship (LCS) ont eu aussi eu leur lot d’avaries. Depuis décembre 2015, deux LCS de la classe Freedom ont subi des dysfonctionnements importants, notamment au niveau de leur système de propulsion. Et, en septembre, l’USS Montgomery, un LCS de la classe Independance, a connu des « problèmes d’ingénierie » au moment de passer, lui aussi, le canal de Panama.

Enfin, outre les dépassements de coûts (au point d’atteindre les 12,9 milliards de dollars) la construction de l’USS Gerald Ford (CVN-78), le premier bâtiment d’une nouvelle classe de porte-avions, n’est pas sans aléas, lesquels retardent sa livraison à la marine américaine.

« Le train de blocage avancé ne peut pas récupérer les avions, les ascenseurs pour les armes avancés ne peuvent pas soulever des munitions, le radar bi-bande n’est pas capable d’intégrer deux bandes radar. Même si tout se passe selon le plan de la Navy, le CVN-78 sera livré avec plusieurs systèmes non-opérationnels », avait déploré en juin dernier, le sénateur John McCain, le président du comité de la Défense au Congrès.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]