Les dépenses militaires allemandes vont augmenter de plus de 7% en 2017

En 2016, le budget allemand de la Défense s’est élevé à 34,3 milliards d’euros, ce qui, en prenant en compte les pensions, correspond à 1,2% du PIB, ce dernier étant estimé à environ 3292 milliards d’euros (+3% par rapport à 2015).

Alors que les critiques sur la faiblesse des dépenses militaires allemandes n’ont pas manqué ces dernières années, Berlin a affiché ses ambitions à l’occasion de la publication, en juillet, d’un nouveau livre blanc sur la défense, notamment en s’engageant à devenir un partenaire militaire plus actif sur la scène internationale.

En outre, en janvier, sans attendre la confirmation des orientations données par ce livre blanc, la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, avait annoncé un plan d’investissement de 130 milliards d’euros sur 15 ans pour combler les déficits capacitaires de la Bundeswehr.

Qui plus est, quelques mois plus tôt, le ministère allemand des Finances avait diffusé une feuille de route pour la période 2016-2019 selon laquelle il était prévu d’augmenter le budget de la Bundeswehr d’au moins 8 milliards d’euros, à la condition, toutefois, de ne pas creuser les déficits.

Finalement, l’effort allemand en matière de défense sera bien plus important que prévu. Alors qu’elle est beaucoup moins engagée que la France sur le plan militaire (la Bundeswehr ne « frappe » pas Daesh au Levant, par exemple), l’Allemagne va porter ses dépenses militaires à 37 milliards d’euros en 2017, ce qui représente une hausse d’environ 8% sur un an. Par comparaison, le budget français de la Défense sera de 32,7 milliards d’euros l’an prochain…

Initialement, Mme Ursula von der Leyen tablait sur un budget « plus modeste » de 36,61 milliards d’euros (en augmentation de 6,8% par rapport aux 34,3 milliards de crédits alloués en 2016 à la Bundeswehr). Mais le Bundestag (chambre basse du Parlement) a accordé, ce 23 novembre, une rallonge de 393.22 millions d’ euros.

Une grosse part de ce budget (17,91 milliards) est absorbée par les dépenses de personnels, les investissements en matière d’équipements ne s’élevant qu’à 11 milliards d’euros environ. En outre, plus de 6 milliards servent à couvrir les dépenses de fonctionnement.

« Notre budget de défense montre que nous ne sommes pas parvenus au niveau où nous devrions être du point de vue des attentes de nos partenaires de l’Otan », a commenté Angela Merkel, la chancelière allemande, lors d’un discours prononcé au Bundestag, ce 23 novembre. « Je sais qu’il reste du chemin à parcourir pour parvenir à l’objectif de l’Otan de 2% pour les dépenses de défense et je ne peux pas faire la promesse que nous y parviendrons dans un avenir proche. […] Mais nous devons clairement montrer que nous visons cet objectif et que nous voulons l’atteindre », a-t-elle ajouté.

Si l’Allemagne doit consacrer 2% de son PIB à sa défense, alors ses dépenses militaires atteindront au moins 66 milliards d’euros (pensions comprises), voire plus si l’économie allemande continue de croître.

En France, où l’on a pris l’habitude de chercher l’inspiration outre-Rhin, on sera bien loin de ce niveau de dépenses, alors que l’Allemagne n’a pas à entretenir de dissuasion nucléaire et à surveillance le deuxième domaine maritime du monde…