Un rapport déplore la chute du nombre de destroyers et de frégates en service au sein de la Royal Navy

type23-20161122

Historiquement, la puissance britannique doit beaucoup à la Royal Navy. Or, cette dernière risque de n’être plus que l’ombre d’elle-même au rythme où va la réduction du nombre de ses navires dits de premier rang.

Au début des années 1980, la flotte de surface de la marine britannique comptait 3 porte-avions, 2 navires d’assaut amphibie, 53 frégates, 13 destroyers, 1 croiseur, 22 patrouilleurs et 36 bâtiments dédiés à la lutte contre les mines.

Sachant que les frégates (et les sous-marins nucléaires d’attaque) constituent la colonne vertébrale d’une marine qui veut continuer à jouer les premiers rôles, la Royal Navy n’a cessé d’en perdre lors des 35 dernières années. Elle en comptait 35 en 1990, puis 21 en 2000 et 17 en 2010. Actuellement, seules 13 frégates de type 23 (classe Duke) sont opérationnelles.

S’agissait des destroyers, la tendance est identique, même si leur nombre a été réduit plus progressivement. La marine britannique en disposait 13 en 1990, contre seulement 6 actuellement.

Selon les disponibilités, la Royal Navy peut compter sur 19 navires de surface dits de premier rang. Or, pour le comité de la Défense de la Chambre des communes, cette situation est plus que préoccupante. (Et encore, il n’a pas abordé la question des missiles anti-navires qui manqueront à ces bâtiments à partir de l’année prochaine…)

Ainsi, la commande concernant les frégates de type 26, qui doivent remplacer les 13 de type 23, a été réduite à 8 unités. Et la dernière Strategic Defense and Security Review (SDSR), publiée en novembre 2015, prévoit l’acquition, en complément, de 5 frégates d’une nouvelle classe, connues sous le nom de « General Purpose Frigate » (GPF ou Type 31), seront plus légères (et donc moins coûteuses), avec des capacités « polyvalentes ».

Ce choix est identique à celui fait par la France avec la réduction de 13 à 8 du nombre de Frégates multimissions (FREMM) commandées et le lancement, pour 5 unités, de la Frégate de Taille Intermédiaire (FTI), ce type de navire étant censé être plus facilement exportable.

Seulement, le programme des frégates de type 26 a pris du retard, alors que le premier navire doit entrer en service en 2022. Et le comité de la Chambre des communes, s’il l’estime pertinent, le projet de General Purpose Frigate soulève quelques interrogations au sujet de capacités militaires qu’il fournira à la marine britannique.

Il faut « veiller à ce que le programme ‘General Purpose Frigate’ donne à la Royal Navy les capacités dont elle a besoin et non des navires pas assez performants destinés seulement à atteindre la cible des 19 frégates et destroyers et pouvant éventuellement être adaptés à l’exportation », plaide le rapport.

S’agissant des destroyers de type 45 (classe Daring), leur disponibilité est affectée par des problèmes liés à leur système de propulsion, notamment quand ces navires sont envoyés dans les mers chaudes. Et là, les députés britanniques voient rouge.

« Il est clair que les essais des tubines ont été l’une des causes majeures des problèmes rencontrés par les destroyers de type 45 quand ils sont entrés en service. Ceci est une faute grave du ministère de la Défense et des industriels », accuse le rapport.

En outre, poursuit-il, « il est étonnant que les spécifications des destroyers de type 45 n’aient pas compris l’obligation pour ces navires de fonctionner à pleine capacité et pour des périodes prolongées dans les régions chaudes, comme celle du Golfe (arabo-persique) » et c’est « une faute inexcusable » pouvant avoir des « conséquences potentiellement dangereuses. »

Mais plus généralement, le comité « Défense » de la Chambre des communes déplore surtout le faible nombre de navires de surface que peut aligner la Royal Navy. Les anciens chefs d’état-major de la marine britannique entendus par les députés sont unanimes : ce format est « insuffisant ».

Pour l’amiral Alan West, baron de West of Spithead, il faudrait au moins 30 frégates et destroyers pour permettre à la Royal Navy de mener à bien tous ses engagements. Ce nombre avait été arrêté en 1998, à l’occasion de la SDSR publiée cette année-là. Et, depuis, les besoins n’ont pas diminué, bien au contraire. D’autant plus que, à l’avenir, la marine de Sa très gracieuse Majesté devra armer au moins un groupe aéronaval constitué autour de l’un de ses deux futurs porte-avions…

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]