Le taux de disponibilité des C-130H Hercules de l’armée de l’Air peine à décoller

c130-20150405

Comme tous les ans, le député François Cornut-Gentille demande aux ministère de la Défense de lui communiquer les taux de disponibilités des différents équipements en service au sein des forces françaises.

Par définition, un aéronef est dit « disponible » s’il est « apte à moins de 6 heures, au moins une mission correspondant à celles indiquées dans sa fiche de caractéristique militaire, sur tous sites d’emploi. » Ces taux de disponibilité sont donc des indicateurs utiles pour apprécier l’état des matériels utilisés.

Les derniers chiffres obtenus par M. Cornut-Gentille (qui lui ont été communiqués près de 10 mois après les avoir demandés) concernent le taux de disponibilité des différents avions de l’armée de l’Air, ainsi que les crédits mobilisés pour leur EPM (Entretien programmé du matériel).

Par rapport à 2014, l’on constate que les crédits d’EPM ont augmenté de 95,7 millions d’euros. Cette hausse peut sembler modeste, dans le même temps, le nombre d’appareils en ligne n’avait pas significativement baissé, notamment en raison du retrait des Mirage F1. Mais, cela peut être expliqué par le rythme opérationnel intense imposé à l’armée de l’Air au cours de ces dernières années. En outre, les chiffres concernant l’A400M Atlas n’ont pas été communiqués.

Dans le détail, le taux de disponibilité des 93 Rafale B et C est relativement stable d’une année sur l’autre (48.50% contre 47.70% en 2014). Mais, dans le même temps, les crédits EPM ont significativement augmenté, passant de 226,4 à 343,90 millions d’euros.

La situation des Mirage 2000 est plus difficile à appréhender dans la mesure où le taux de disponibilité des 29 Mirage 2000N est classifié. Cela étant, l’on note, là encore, pour ce type d’appareil, une petite hausse des crédits d’EPM, ces derniers étant passés de 293,5 à 309,8 millions d’euros pour un total de 150 unités (contre 156 en 2014).

En moyenne, la disponibilité des Mirage 2000 se maintient. Mais si on y regarde de près, celle des Mirage 2000D, intensivement utilisés au Levant et au Sahel, est passé de 38,70% à 32,90% tandis que celle des Mirage 2000B a augmenté (45,60% contre 41,70% en 2014). Les Mirage 2000C affichent un taux de disponibilité stable, aux environs de 45% et celui des Mirage 2000-5 est même en hausse (39,10% contre 37,50%).

Malgré des crédits d’EPM en baisse (143,90 millions au lieu de 160,40), le taux de disponibilité des 134 Alphajet encore en service s’est amélioré.

S’agissant des avions de transport, la situation est plus préoccupante, même si le taux de disponibilité des 24 derniers Transall C-160 a augmenté, passant de 40,10% à 45,60%. Mais le chiffre de 2014 prenait en compte plus d’appareils et correspondait à des crédits d’EPM plus importants (121,10 millions contre 103 en 2015).

En dépit d’une hausse des crédits d’EPM de 8 millions, les 27 Casa CN-235 ont vu leur disponibilité chuter d’un peu plus de 3% en 2015, laquelle a atteint tout de même 52,30%… Soit le double que celle des 14 C-130 Hercules H (26,20%)

En 2014, le taux de disponibilité de ces avions était de 28,80%, avec des crédits d’EPM s’élevant à 40,80 millions, soit 15 millions de plus par rapport à 2015. La situation devrait en principe bientôt s’améliorer. En effet, comme l’a rappelé le général André Lanata, le chef d’état-major de l’armée de l’Air (CEMAA), lors de ses auditions devant les parlementaires, « la modernisation des 14 C130H a été commandée à l’été 2016 pour rendre, en particulier, les capacités de 8 d’entre eux compatibles avec les besoins des forces spéciales. Les livraisons interviendront entre 2019 et 2025. »

S’agissant des 4 avions radar E3F AWACS, leur disponibilité n’aura été que de 36,30% en 2015 contre 46,70% l’année précédente. Sans doute que leur modernisation explique en partie cette baisse.

Quant aux drones, et en particulier les MQ-9 Reaper, leur disponibilité se maintient à un haut niveau (plus de 86%), mais avec, en contrepartie, des crédits d’EPM multipliés par 3,5 (8,50 contre 2,40 millions). Celle des Harfang a légèrement augmenté, passant de 60,70 à 62,80%, malgré une enveloppe dédiée à leur entretien en baisse de près de 2 millions d’euros.

Enfin, l’entretien des 14 avions ravitailleurs C-135FR coûte toujours plus cher, les crédits d’EPM les concernant ayant augmenté de 6,9 millions d’euros. Pour quel résultat? On ne peut pas le dire : leur taux de disponibilité est classifié.

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