Portugal : 7 militaires arrêtés pour la mort de deux stagiaires lors d’un entraînement commando

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« La sueur épargne le sang » et « à entraînement difficile, guerre facile », dit-on. À la condition de ne pas aller trop loin, comme cela a été le cas à Alchocete, au sud de Lisbonne (Portugal), le 4 septembre dernier.

Ce jour-là, deux militaires des forces terrestres portugaises, Hugo Abreu et Dylan da Silva (né en France mais il n’a été précisé s’il avait la double-nationalité), âgés de 20 ans, ont participé à un stage commando sous une chaleur de plus de 40 degrés. Et, malheureusement, ces jeunes hommes, victimes d’une insolation et dommages neurologiques graves, en sont morts, le premier étant décédé d’un arrêt cardiaque, le second ayant succombé une semaine plus tard, alors qu’il attendait, à l’hôpital Curry Cabral (Lisbonne), une greffe du foie.

Le décès de ces soldats a donné lieu à une vive émotion dans le pays. Et le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, a assuré que tout serait fait pour déterminer les circonstaces exactes de la mort de ces deux militaires afin d’en tirer toutes les leçons pour empêcher un nouveau drame de cette sorte à l’avenir.

La mère du soldat Abreu, Angela Abreu, a accusé l’armée portugaise de cacher la vérité sur les circonstances de la mort de son fils. Selon elle, ce dernier aurait subi des traitements inhumains. « Après être tombé par terre, un sergent l’a forcé à respirer et à avaler de la terre. Ils l’ont assassiné », a-t-elle affirmé lors d’un entretien donné à la chaîne de télévision publique RTP. Une version confirmée par des témoins « anonymes », précise le quotidien Publico.

Quant à Dylan da Silva, un rapport d’autopsie cité par l’hebdomadaire Expresso évoque une insuffisance hépatique et la présence de lésions traumatiques à l’abdomen, à la tête et aux membres.

Cela étant, deux infirmiers militaires ont été mis en examen dans le cadre de cette affaire. Mais ils ne sont pas les seules à être concernés par ce drame car, a annoncé le procureur général de la République, le 17 novembre, cinq officiers et deux sergents du Regimento de Comandos ont été arrêtés. Ils sont soupçonnés d’avoir porté atteinte à l’intégrité physique des deux victimes, d’abus d’autorité et de non-assistance à personne en danger.

Selon Expresso, qui cite « l’ordre » d’arrestation émis par le ministère public, la « personnalité des suspects, est marquée par une haine pathologique et irrationnelle contre les stagiaires qu’ils considèrent comme des hommes inférieurs pour faire partie du groupe commando dont ils prêchent la suprématie. »

« Il est très important que l’on sache ce qu’il s’est passé, comment et, le cas échéant, qui est responsable », a commenté, le même jour, Aeredo Lopes, le ministère portugais de la Défense.

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