L’opération Chammal devrait coûter 360 millions d’euros en 2016

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Cette année, les surcoûts liées aux interventions extérieures (OPEX) menées par les forces françaises devraient atteindre, à nouveau, 1,2 milliard d’euros. Et, selon le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, l’opération Chammal, conduite en Irak et en Syrie contre l’État islamique (EI ou Daesh), s’élevera à environ 360 millions d’euros.

« L’opération au Levant coûtera à peu près 360 millions d’euros à la France en 2016, pour notre sécurité, pour éviter que Daesh renouvelle ses interventions barbares sur notre territoire », a en effet déclaré M. Le Drian, lors d’un entretien accordé à France2, pour l’émission « Complément d’Enquête », qui sera diffusée ce 17 novembre. « C’est le prix de notre sécurité tout compris, y compris l’envoi du porte-avions », a-t-il ajouté.

En 2015, et d’après les éléments contenus dans le rapport du sénateur Dominique de Legge sur le financement des OPEX, l’opération Chammal avait coûté près de 220 millions d’euros.

Cette différence constatée d’une année sur l’autre peut notamment s’expliquer par l’intensification des frappes effectuées par l’aviation française (armée de l’Air et aéronautique navale), avec un recours plus fréquent aux missiles de croisière SCALP, ainsi que par le déploiement, à deux reprises, du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle (une semaine de mission coûte près de 4,5 millions d’euros).

Le dispositif de l’opération Chammal a évolué ces dernières semaines, les Mirage 2000 D et N, jusqu’alors déployés sur la base aérienne projetée en Jordanie ayant été remplacés par 6 Rafale. Six autres appareils de ce type sont mis en oeuvre depuis les Émirats arabes unis. Ces moyens sont complétés par un avion de patrouille maritime Atlantique 2 et renforcés ponctuellement par les appareils du groupe aérien embarqué à bord du Charles-de-Gaulle (24 Rafale M et 2 E2C Hawkeye), ainsi que par un avion ravitailleur C-135 FR et un E-3F AWACS.

En outre, et sans oublier les forces spéciales (TF Hydra), déployées auprès des combattants kurdes irakiens et syriens, deux détachements de l’armée de Terre forment et entraînent les soldats irakiens (TF Monsabert et Narvik). Enfin, quatre Camions équipés d’un système d’artillerie (CAESAR, soit des canons de 155mm) ont été déployés à Qayyarah pour appuyer l’offensive lancée le 17 octobre pour chasser l’EI de Mossoul.

Justement, à propos des opérations à Mossoul, l’État-major des armées (EMA) a fait état d’un « ralentissement » de l’activité aérienne ces derniers jours, en raison de la « progression lente » des forces irakiennes, confrontées à une vive résistance de l’EI, et de la « nécessité de sécuriser » les zones conquises.

Quoi qu’il en soit, l’intervention extérieure la plus coûteuse actuellement est celle menée dans la bande sahélo-saharienne (BSS). En 2015, est-il relevé dans le rapport du sénateur Dominique de Legge, l’opération Barkhane a en effet coûté environ 570 millions d’euros.

Photo : La force Chammal conseille et forme les soldats des forces irakiennes (c) État-major des armées

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